Brésil : Standard and Poor’s relève la note

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Une fois n’est pas coutume, Standard and Poor’s vient de relever la note d’un pays. Cela pourrait presque avoir valeur de scoop dans l’ambiance actuelle.

L’heureux bénéficiaire : le Brésil.

Raisons invoquées : les fortes capacités de résistance du pays face à la dégradation de la conjoncture économique mondiale.

S&P vient ainsi d’attribuer au Brésil  la note BBB, cette dernière étant jusqu’à présent positionnée à BBB-. La notation est assortie d’une perspective stable.

Dans un communiqué, l’agence de notation indique que « l’engagement du Brésil à poursuivre une politique économique prudente, associé à une économie diversifiée et à l’amélioration progressive de son image internationale devraient limiter l’impact d’éventuels chocs extérieurs et soutenir ses perspectives de croissance à long terme ».

Selon l’agence, les mesures prises en 2011 par le nouveau gouvernement de Dilma Rousseff en vue de lutter contre l’inflation « ont envoyé un important signal sur sa réactivité et son engagement à défendre la stabilité économique ».

Autre élément positif : les performances fiscales de l’année, lesquelles se révèlent supérieures aux estimations incluses dans le budget.

Un contexte qui – selon l’agence – offre une pays une plus grande marge de manoeuvre pour mener une politique monétaire plus souple.

Position avantageuse qui devrait permettre au Brésil « de limiter les effets négatifs d’une éventuelle baisse de la demande extérieure », si l’on en croit S&P.

Tout n’est pas rose pour autant dans le pays.

Début septembre, le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, aviat indiqué lors d’une conférence à la presse étrangère s’attendre « à une croissance encore basse au troisième trimestre 2011 et à une accélération de la croissance au quatrième » tablant au final sur une croissance proche de 4% pour l’ensemble de l’année 2011.

Un chiffre inférieur aux estimations antérieures lesquelles tablaient sur un taux de 5 %, valeur d’ores et déjà nettement inférieure aux 7,5 % enregistrés en 2010.

Parallèlement l’Institut brésilien de géographie et statistiques (Ibge) avait indiqué pour sa part que le produit intérieur brut (PIB) du Brésil avait progressé de 0,8% au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, confirmant ainsi le ralentissement de la croissance de l’économie brésilienne.

Selon Guido Mantega, ce ralentissement serait dû en partie aux mesures prises par le gouvernement fin 2010 en vue de freiner la consommation et de contenir l’inflation. Parmi elles : hausse des taux d’intérêts et coupes budgétaires.

En juin dernier, alors que l’agence de notation Moody’s avait annoncé relever d’un cran la note attribuée à la dette souveraine du Brésil, l’économie du pays  affichait parallèlement des indicateurs pour le moins satisfaisants. Le ministre du travail brésilien, Carlos Lupi, avait ainsi annoncé que l’économie brésilienne avait généré 1,17 million de nouveaux emplois entre janvier et mai. Tous les secteurs semblant profiter de la vague, et tout particulièrement les services, la construction et l’agriculture.

Le relèvement d’un cran de la note du Brésil  par l’agence de notation Moody’s est « une reconnaissance de la solidité de la politique économique » du pays, avait affirmé alors le directeur de la Banque centrale, Alexandre Tombini.

Selon lui, le passage de Baa3 à Baa2 reflétait également « l’amélioration des fondements de la politique économique, grâce à des politiques de contrôle de l’inflation, de taux de change flottants, d’accumulation de réserves internationales, de responsabilité fiscale et de solidité du système financier ». 

Si au début de l’année, de nombreux investisseurs s’étaient inquiétés des perspectives économiques du Brésil, redoutant notamment une flambée du crédit, Moody’s expliquait encore au début de l’été, que les mesures budgétaires et monétaires prises par le nouveau gouvernement brésilien « étaient de nature à désamorcer les sources de la surchauffe économique ».

A la même période, le ministre du travail avait quant à lui maintenu sa prévision d’une création de trois millions de nouveaux emplois sur l’ensemble de l’année.

Rappelons à toutes fins utiles que le Brésil  est la huitième économie mondiale et le cinquième pays de la planète par sa population.

Sources : AWP, AFP, France Info, Reuters, Le Monde

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