Le FMI exhorte l’Australie à mettre des réserves dans la poche du kangourou

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Une fois n’est pas coutume, le Fonds monétaire international (FMI) s’exprime non pas pour mettre en garde un pays ou pour lui accorder son aide … mais tout simplement pour la féliciter … et lui conseiller de jouer l’écureuil au pays des kangourous.

Vendredi, le FMI s’est tout à la fois réjoui des richesses engrangées par l’Australie grâce à ses activités minières tout en lui conseillant de les faire fructifier en mettant de côté des réserves pour l’avenir. Lequel pourrait s’avérer bien incertain.

« Les performances de l’Australie depuis le début de la crise financière mondiale sont enviables. Elle a été l’une des rares économies avancées à éviter une récession », a ainsi indiqué le FMI dans son rapport annuel sur l’économie australienne.

Après n’être descendue qu’à 1,4% en 2009, la croissance du pays est remontée à 2,7% en 2010, et devrait atteindre, selon les projections du FMI, 1,8% en 2011 puis 3,3% en 2012.

Une jolie performance par ces temps de crise.

Ces indicateurs de performance économique semblent presque idylliques comparés aux chiffres des pays membres de la zone euro, jugez plutôt : l’Australie détient un taux de chômage qui devrait faire pâlir d’envie moult responsables gouvernementaux, puisqu’il devrait descendre sous les 5% en 2012.

Sa dette publique figure quant à elle parmi les plus faibles du G20, à 23% du produit intérieur brut.

La clé du succès : des exportations de matières premières d’un niveau très important, en particulier vers l’Asie.

Tourtefois le Fonds estime que l’Australie pourrait encore mieux faire, considérant que cette prospérité pourrait être mieux exploitée par le gouvernement.

« Le +boom+ minier offre une occasion de mettre les finances de l’Etat dans une meilleure position afin d’encaisser les chocs futurs, en réduisant la dette et en bâtissant des réserves pour les jours moins fastes« , estime-t-il ainsi.

Car revers de la médaille, l’économie australienne est fortement dépendante du cours des matières pemières et de la demande associée.

« L’importance croissance des mines pour l’économie expose l’Etat à des variations dans les recettes tirées des matières premières

« , souligne ainsi le FMI.

Autre point – négatif – à suivre de près : les « pressions à long terme que représentent le vieillissement et la hausse des coûts de la santé ».

En effet, dans les prochaines décennies, l’Australie va devoir faire face à un vieillissement considérable de sa population, avec un doublement du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans à l’horizon 2045.

Un contexte qui, assorti d’une baisse du taux de natalité, devra contraindre une population active réduite à subvenir aux besoins d’une population âgée de plus en plus importante.

Si le gouvernement australien a certes introduit un certain nombre de réformes visant à assurer la soutenabilité du système de retraite, le taux actuel d’épargne n’est pas suffisant pour pouvoir fournir un niveau de vie confortable pour tous les retraités.

Sources : AFP, FMI (IMF), ENA

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