Manière très « positive » de présenter les choses …
Alors que certains pourraient considérer que Moscou se voit obliger de vendre les bijoux de famille pour résister à la crise, et tenter de limiter autant que faire se peut son déficit budgétaire, un responsable du ministère russe du Développement économique a indiqué vendredi que les mesures de privatisations opérées par la Russie pourraient rapporter 28 milliards d’euros durant la période comprise entre 2012-2014.
« Nous prévoyons des recettes de privatisations de 300 milliards de roubles en 2012, 380 milliards de roubles en 2013 et 475 milliards de roubles en 2014, soit un total de 1.155 milliards de roubles (28 milliards d’euros)« , a en effet indiqué Alexeï Oudarov, cité par l’agence Ria Novosti.
Ironie du sort, alors que la russie fanfaronne aujourd’hui … rappelons qu’en septembre 2010, le ministre russe des Finances Alexeï Koudrine annonçait ni plus ni moins que les revenus obtenus par l’Etat grâce à la privatisation de plusieurs groupes russes pourraient atteindre dans les cinq années à venir 10 milliards de dollars par an. Faites les comptes … Pas sur, qu’il y ait de quoi pavoiser …
Les ministères russes des Finances et du Développement économique avaient alors dressé une liste de onze groupes importants qui seront partiellement privatisés. Elle comprend le pétrolier Rosneft, l’opérateur des oléoducs Transneft, les banques Sberbank, VTB et Rosselkhozbank, l’armateur Sovcomflot, l’électricien FSK EES, l’opérateur de centrales hydrauliques RosHydro, le conglomérat de distilleries Rosspirtprom, le groupe de crédit-bail agricole Rosagroleasing et le géant céréalier OZK.
En février dernier, la Russie avait initié son vaste programme de privatisations annoncé en 2010, se « délestant » de 10% de la banque VTB pour plus de 2,4 milliards d’euros. Le ministre russe des Finances avait alors indiqué que la vente avait rencontré un large succès auprès des investisseurs étrangers.
L’assureur italien Generali est ainsi devenu le plus gros acquéreur d’actions de l’établissement financier russe. Selon le directeur financier de VTB, Herbert Moos, le volume total des investissements du groupe italien s’est alors élevé à 300 millions de dollars.
En 2012, l’Etat a prévu de céder de nouveau 10% de VTB, 10 à 15% du groupe pétrolier Rosneft et 25% du numéro un de la marine marchande russe Sovkomflot.
La vague de privatisations aurait alors l’avantage de limiter le déficit, l’Etat ayant annoncé dès 2010 que le gouvernement comptait conserver les blocs de contrôle des groupes et banques qu’il envisageait de soumettre à une privatisation partielle.
Rappelons qu’en juillet 2010, Alexeï Koudrine avait indiqué que le budget de la Russie serait non déficitaire en 2015, mais pas avant cette date.
Sources : AFP, Reuters, Ria Novosti