L’euro et l’Union européenne au bord du gouffre selon Delors

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Coup de pouce à Martine Aubry, candidate PS à l’élection présidentielle 2012, sa fille, ou réelle conviction, voire appel au secours d’un économiste éclairé ?

Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne – qui initia le marché unique – et ancien Ministre de l’économie française a vivement critiqué jeudi la politique menée par les dirigeants de la zone euro  face à la crise actuelle.

Selon l’homme politique, la monnaie unique et l’Union européenne seraient « au bord du gouffre »  … et les dirigeants européens sans réelle poigne pour pouvoir redresser la situation.

Sa solution ? « Pour ne pas tomber, le choix » lui « paraît simple » : « soit les États membres acceptent la coopération économique renforcée » qu’il a « toujours réclamée », soit « ils transfèrent des pouvoirs supplémentaires à l’Union ».

Tels sont les propos qu’il a prononcé dans le cadre d’un entretien publié conjointement par le journal belge Le Soir et le quotidien suisse Le Temps

Quant aux résultats de la rencontre Sarkozy/Merkel  ? son avis est sans appel : l’ancien président de la Commission européenne estime tout net que « tel quel, cela ne servira à rien ».

S’agissant de la proposition de créer un ministre des Finances de la zone euro, il définit ni plus ni moins ce projet de « gadget farfelu ».

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Des solutions ? Jacques Delors est en faveur d’une mutualisation partielle des dettes souveraines au sein de l’UE « jusqu’à hauteur de 60 % de leur PIB ». Selon lui, « c’est la pompe pour éteindre le feu et redonner un sens à la coopération communautaire. » A ses yeux, il s’agit d’une mesure « indispensable pour ramener le calme et la confiance des marchés. »

Ajoutant au passage que s’il se réjouissait de la poursuite du dialogue franco-allemand  , il observait « qu’une fois encore » Mme Merkel n’avait « fait aucune concession sur le fond ».

« J’ai toujours dit que le succès de l’Europe, sur le plan économique, repose sur un triangle : la compétition qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit. Il faut passer à l’acte. Car si on ne le fait pas, les marchés continueront de douter« , a-t-il au final mis en garde.

Sources : AFP, Reuters, Le Temps, Le Soir

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