Serait-ce la planète financière toute entière qui serait au bord du gouffre ? Cela y ressemble …. Si les Etats-Unis sont en très mauvaise posture en terme d’endettement public, la situation de la Grande-Bretagne ne vaut guère mieux … Tant et si bien que l’agence de notation Moody’s pourrait aller jusqu’à lui ôter sa note de crédit triple A.
Dans un message très « diplomatiquement » transmis par une analyste de Moody’s via la voix d’une agence de presse MNI, l’agence de notation a ainsi laissé entendre qu’elle pourrait être réduite à rétrograder la dette du pays dans le cas où sa croissance demeurerait faible et si le gouvernement ne parvenait pas à atteindre ses objectifs de réduction de la dette.
Dans un entretien publié par l’agence Markets News International, Sarah Carlson, analyste chez Moody’s, a ainsi déclaré que les perspectives de faible croissance en Grande-Bretagne cette année et l’année prochaine contribuaient à jeter le doute sur la note souveraine du pays. Cela a le mérite d’être clair ….
Si Londres s’est fixé comme objectif de réduire d’ici 2015 son déficit – lequel atteint 10% du produit intérieur brut (PIB) – en vue de ramener le budget à l’équilibre, certains analystes doutent toutefois que la faiblesse de la croissance observée actuellement outre-manche permettre à la Grande-Bretagne de résoudre ses difficultés financières.
« Nous pensons qu’un ralentissement de la croissance combiné avec des efforts d’assainissement budgétaire budgétaire plus faibles qu’attendu pourrait provoquer une détérioration des chiffres de la dette du Royaume-Uni au point qu’ils ne seraient pas compatibles avec une note AAA
« , a par ailleurs ajouté Sarah Carlson.
Parmi elles : Lloyds TSB Bank et Royal Bank of Scotland (RBS). Arguments invoqués : la capacité amoindrie des pouvoirs publics face à un éventuel besoin aigu de financement de ces établissements.
Moody’s va étudier « l’acceptabilité du point de vue politique d’un nouveau soutien du contribuable pour le système bancaire« , ainsi que la capacité du gouvernement britannique « à prendre à son compte de nouveaux engagements en cas d’urgence« , précisait l’agence.
Les principaux établissements visés par Moody’s sont les deux géants bancaires britanniques qui ont été sauvés in extremis par l’État durant la crise financière – RBS et Lloyds TSB Bank, filiale de Lloyds Banking Group – et les filiales britanniques de l’irlandaise Bank of Ireland et de l’espagnole Santander.
Cette décision ne reflète pas «une détérioration de la solidité financière du système bancaire ou de celle du gouvernement», avait toutefois tenu à (r)assurer Elisabeth Rudman, analyste chez Moody’s Investor Services.
Selon Mme Rudman, cette « menace » d’abaissement des notes des banques britanniques est due en majeure partie aux « indications répétées des autorités britanniques (Banque d’Angleterre, Autorité des services financiers et ministère des Finances) selon lesquelles les banques qui viendraient à sombrer à l’avenir ne devaient pas s’attendre à des injections de capitaux publics ».
Le RU fait partie du club tr
Grande-Bretagne: l’agence Fitch menace le triple A
Royaume-Uni : une triple récession menace le triple A
Le pays vit sa plus longue dépression depuis les années 1930. La note de la dette risque d’être bientôt dégradée.
Les craintes que le Royaume-Uni perde la note AAA pour sa dette souveraine se sont renforcées vendredi, après l’annonce par l’Office national des statistiques que l’économie britannique s’était contractée de 0,3 % au 4e trimestre de 2012. Le début d’année 2013 étant marqué par des chutes de neige dans tout le pays susceptibles de pénaliser la consommation, beaucoup d’économistes soulignent en effet le risque que le 1er trimestre soit également dans le rouge. Or deux trimestres consécutifs sont la jauge officielle pour déclarer une récession.
Si une telle éventualité se matérialisait, ce serait la 3e fois en un peu plus de trois ans. Après son plongeon de 2009, l’économie britannique s’était déjà à nouveau contractée de septembre 2011 à juin 2012. Certes, le gouvernement joue de malchance avec ces statistiques qui sont en plus souvent sujettes à révision. Le 3e trimestre 2012 avait vu le PIB grimper d’un vigoureux 0,9 % grâce aux JO. La base de comparaison était donc désavantageuse. En outre, le 4e trimestre a été pénalisé par la fermeture d’un des plus grands champs pétroliers de la mer du Nord pour des problèmes mécaniques. Il n’en reste pas moins que l’économie britannique est en panne malgré la création monétaire par la Banque d’Angleterre. Le PIB britannique est encore inférieur de 3 % à son pic de 2008. En 2012, la croissance a été nulle.
« Nous vivons la plus longue récession de l’ère contemporaine y compris depuis les années 1920 et 1930 », note James Mitchell, de la Warwick Business School, tout en soulignant que l’emploi se tient bien. Le gouvernement s’est donc retrouvé sous le feu des critiques. Le « shadow chancellor » travailliste, Ed Balls, a plaidé pour une baisse temporaire de la TVA, un plan de garantie d’emplois pour les chômeurs longue durée et un vrai plan d’investissements dans les infrastructures.
Depuis Davos, Boris Johnson, maire de Londres et possible successeur de David Cameron à la tête du parti tory, a invité le gouvernement à « bazarder la rhétorique sur l’austérité » pour insuffler plus de confiance.
« Je suis déterminé à affronter les problèmes », a répondu George Osborne, le chancelier de l’Echiquier. Chris Williamson, économiste chez Markit, a estimé qu’il serait vraisemblablement contraint de trouver des moyens de relancer la machine dans la présentation de son prochain budget en mars. Le Fonds monétaire international, qui soutenait sa politique, lui a cette semaine conseillé de lâcher du lest sur la rigueur.
Londres est dans la ligne de mire des agences de notation qui toutes les trois ont mis la note du Royaume-Uni sous surveillance.
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