Comment traduire l’expression « les pieds dans le plat » en allemand ?
Car c’est bien ce que semble faire Hans-Werner Sinn, Président de l’Institut d’études allemand Ifo, en affirmant tout net que la Grèce est insolvable.
Selon lui, Athènes se trouverait confrontée à la nécessité d’une restructuration de sa gigantesque dette, seule solution à ses yeux pour que le pays puisse retrouver des marges de manoeuvre.
« Il est évident que la Grèce est insolvable. Nous devons mettre (le cas de) la dette sur table et libérer, du moins un peu, ce pays du poids écrasant de sa dette
« , a ainsi déclaré Hans-Werner Sinn, dont l’Institut für Wirtschaftsforschung de Munich publie l' »ifo Geschäftsklimaindex« , indicateur très influent du moral des patrons en Allemagne, et donc du climat des affaires.
Histoire d’enfoncer le clou, le Président de l’Institut estime par ailleurs que les mesures européennes visant à aider la Grèce se sont montrées guère efficaces. Il est vrai qu’en 2012, l’endettement de la Grèce devrait atteindre 300 milliards d’euros, représentant la bagatelle de 158% du produit intérieur brut (PIB) du pays.
Un discours qui voit le jour alors que samedi dernier, Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires et le président de la Banque centrale européenne ont déclaré qu’une restructuration de la dette grecque était totalement exclue.
« Nous avons un programme solide et nous travaillons sur la base de ce programme. Et il repose sur une analyse très attentive de la viabilité de la dette« , a ainsi affirmé Olli Rehn, faisant allusion au programme d’ajustement des finances publiques prévu par la Grèce en échange de l’aide financière extérieure.
« Nous avons un programme (…) et nous appliquons le programme », a martelé de son côté le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.
Mercredi dernier, le Financial Times Deutschland rapportait toutefois que certains gouvernements de la zone euro estiment actuellement que la Grèce ne sera pas capable de se refinancer et qu’elle pourrait devoir restructurer sa dette.
« Nous devons tenir prêt un plan de rechange« , au cas où la Grèce demanderait une assistance supplémentaire, a même déclaré un responsable politique au journal.
Le président de la principale banque grecque, National bank, estime néanmoins pour sa part que la plupart des banques grecques ont des ratios de fonds propres qui devraient leur permettre de réussir les prochains tests de résistance bancaire.
Sources : Reuters, Presse allemande
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