L’étau se resserre chaque jour un peu plus atour de Kadhafi. Jeudi, les monarchies arabes du Golfe ont estimé que le régime libyen de Mouammar Kadhafi était « illégitime ». Tout en déclarant que des contacts devaient être établis avec les insurgés.
« Les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont insisté sur le fait que le régime libyen était illégitime et souligné la nécessité d’engager des contacts avec le Conseil national de transition » formé par les rebelles, précise ainsi un communiqué publié à l’issue d’une réunion du CCG à Ryad.
Les ministres des Affaires étrangères des six membres du CCG (Bahreïn, Oman, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar et Koweït) ont par ailleurs exhorté leurs homologues de la Ligue arabe, « d’assumer leurs responsabilités en prenant des mesures pour faire cesser l’effusion de sang ». Ces derniers devant se réunir samedi prochain au Caire.
Le CCG a également appelé à aider le peuple libyen à atteindre ses aspirations et à étudier les moyens nécessaires pour y parvenir, notamment en demandant au Conseil de sécurité de l’ONU d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
Les membres du Conseil ont également « condamné les crimes commis contre les civils et l’usage d’armes lourdes et de balles réelles ainsi que le recrutement de mercenaires étrangers ».
Au delà de leur volonté d’épargner des vies humaines, Bahreïn, Oman, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar et Koweït redoutent certainement que la confusion et la quasi guerre civile qui règnent actuellement en Libye n’aient des répercussions sur leur propre régime, alors que le vent de révolte souffle d’ores et déjà dans la plupart de ces contrées.
La position du CCG face au régime de Kadhafi intervient en effet alors que les monarchies du Golfe viennent parallèlement d’annoncer la création d’un fonds de développement de 20 milliards de dollars en vue d’aider Bahreïn et Oman – deux pays qui font l’objet de troubles – et gérer « avec fermeté » toute menace contre ses membres.
Rappelons que le sultanat d’Oman et Bahreïn sont loin d’être dotés d’une aussi importante manne pétrolière que leurs partenaires de la CCG, ceci pouvant expliquer cela.
« Les Etats du CCG rejettent complètement toute tentative d’interférence étrangère dans ses affaires et déclarent qu’ils réfréneront avec fermeté tous ceux qui essaieront de fomenter des clivages confessionnels« , ont ils par ailleurs ajouté.
Précisons également qu’en Arabie saoudite, trois manifestants chiites ont été blessés à Al-Qatif par des tirs de la police qui tentait de disperser un rassemblement demandant la libération de prisonniers.