Quand la loi de l’offre et de la demande reprend enfin ses droits, au delà de la spéculation. Le prix du baril a nettement régressé lundi à New-York, les investisseurs tablant à la fois sur une éventuelle reprise de l’offre en Libye et une diminution de la demande, le Japon étant loin de reprendre le dessus, le dossier nucléaire devenant de plus inquiétant d’heure en heure.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai a ainsi achevé la journée à 103,98 dollars, en recul de 1,42 dollar par rapport à vendredi.
Si certains analystes estiment que la marché était d’ores et déjà sur le point de subir une correction depuis quelques jours, deux éléments ont forcé la donne lundi.
Les difficultés majeures auxquelles est confronté Tepco, exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon pourraient entraîner une nouvelle chute de la demande en provenance de l’archipel nippon, les travaux de reconstruction du pays pouvant être durement impactés par la situation.
Mais par dessus tout, la situation en Libye aura influé sur les prix.
Alors que dimanche les insurgés libyens ont laissé entrevoir une possible reprise des exportations de brut du pays, lundi, les forces rebelles ont repris le contrôle de deux importants ports pétroliers Brega et Ras Lanouf.
Un contexte qui nourrit l’espoir d’un possible retour à la normale du niveau de l’offre dans quelques jours.
Rappelons que ce week-end, un porte-parole de l’insurrection a indiqué lors d’une conférence de presse à Benghazi que les opposants à Kadhafi projetait d’exporter du pétrole d’ici « moins d’une semaine ». Arguments à l’appui : les champs pétroliers situés dans les régions de Libye tenues par les insurgés produisent 100.000 à 130.000 barils par jour.
Mieux encore, selon Ali Tarhoni, représentant des rebelles en charge des questions économiques, financières et pétrolières, ce rythme pourrait « facilement augmenter ce rythme jusqu’à 300.000 barils par jour ».
Les rebelles semblent être fort bien organisés puisque l’organe politique les représentant a signé récemment un accord avec le Qatar « déléguant à l’émirat la commercialisation du brut ». « Nous avons contacté la compagnie pétrolière du Qatar » – la société publique Qatar Petroleum (QP) – et « ils ont accepté de prendre tout le pétrole que nous exportons et de le mettre sur le marché pour nous« , a par ailleurs ajouté Ali Tarhoni.
Ce dernier a également précisé que l’opposition détenait « un compte séquestre » sur lequel l’argent sera déposé sur ce compte, et comme cela il n’y a pas d’intermédiaire et nous savons où va l’argent ».
Rappelons à toutes fins utiles que le Qatar est un petit pays du Golfe arabo-persique riche en sous-sol pétrolier. A noter également qu’il a été le premier Etat arabe à avoir effectuer vendredi des opérations dans le ciel libyen.
Sources : AFP, Reuters
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