Ouf, pourront dire les consommateurs , tant pis diront les pays producteurs … Le prix du baril s’est replié jeudi à New-York, les investisseurs tentant d’examiner si les pertes de production en Libye pouvaient être contrebalancées par l’offre d’autres intervenants sur les marchés.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en avril a ainsi achevé la journée à 97,28 dollars, régressant de 82 cents par rapport à la veille.
A noter toutefois qu’en séance le cours avait grimpé jusqu’à 103,41 dollars, affichant ainsi une hausse de près de 20% depuis son cours de clôture de vendredi. La pression s’est par lasuite dégonflée en fin de journée, toute chose étant relative par ailleurs, puisque la baisse observée s’applique sur des niveaux inédits depuis 2008.
Parallèlement à Londres, sur l’Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance avril est quant passé pas loin des 120 dollars, clôturant à 111,36 dollars, la progression – très faible – n’étant que de 11 cents.
La raison d’un tel revirement : le Financial Times et le Wall Street Journal ont tous deux rapportés jeudi que l’Arabie saoudite était « en discussions actives » avec les raffineurs européens pour compenser la rupture d’approvisionnement en provenance de Libye. Comme quoi la situation actuelle peut profiter à certains …
Et ce alors même que l’Italien ENI, premier producteur étranger sur le territoire libyen, a indiqué que sa production d’hydrocarbures avait été réduite de plus de 50%, s’établissant désormais à 120.000 barils par jour.
L’Agence internationale de l’Energie, qui regroupe les pays occidentaux, a indiqué pour sa part qu’elle se tenait prête à « immédiatement activer son mécanisme de réponse collective, si nécessaire« . Rappelons à cet égard que les réserves d’urgence de l’AIE s’élèvent à 1,6 milliard de barils, correspondant à une couverture 145 jours d’importations.
L’Agence estime par ailleurs que de 500.000 à 750.000 barils par jours de brut, soit moins de 1% de la consommation mondiale quotidienne, ont jusqu’à présent été retirés du marché.
En vue de calmer l’effervescence observée sur les places boursières, Washington a laissé entendre de son côté que les Etats-Unis et le monde pouvaient faire face à une rupture d’approvisionnement en pétrole occasionnée par la crise en Libye.
Sources : AFP, Reuters