Egypte : l’armée menace de répondre à toute manifestation néfaste à l’économie

greve-transporteurs-caire.jpgVers un retour à la dictature … ou premiers pas difficiles vers la démocratie ?

L’armée qui tient désormais les rênes de l’Egypte – depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février dernier – entend diriger le pays d’une main de fer. Objectif affiché : le retour à l’ordre et la préservation des finances du pays, buts certes louables mais qui pourraient être atteints via de nouveaux actes de répression militaire. Soyons vigilants.

Selon l’agence de presse officielle Mena, l’armée égyptienne a ainsi a affirmé vendredi qu’elle ne tolérerait pas de manifestation qui nuise à l’économie du pays et qu’elle y répondrait.

S’exprimant dans un communiqué, le Conseil suprême des Forces armées a déploré « que certains groupes organisent des manifestations qui entravent la production et créent des conditions économiques critiques qui peuvent conduire à l’aggravation de la situation économique du pays ».

« La poursuite de l’instabilité et ses conséquences porteront atteinte à la sécurité nationale », a par ailleurs averti le pouvoir militaire désormais à la tête de l’Etat égyptien.

Le conseil fait également mention d' »éléments » empêchant les agents de l’Etat de travailler, s’appropriant des terrains appartement à l’Etat ou construisant sur des terres réservées à l’agriculture.

« Le Conseil suprême des Forces armées ne permettra pas la poursuite de ces actes illégaux, qui constituent un danger pour la nation. Il y répondra et prendra des mesures légales pour protéger la sécurité de la nation », a-t-il par ailleurs affirmé.

Mardi dernier, l’armée égyptienne avait d’ores et déjà prévenu que de nouvelles grèves seraient « désastreuses » pour le pays.

Le conseil suprême des forces armées, en charge du pouvoir depuis la démission vendredi du président Hosni Moubarak, « est conscient des conditions sociales et économiques que traverse la société, mais ces problèmes ne peuvent pas être résolus avant la fin des grèves et des sit-in », avaient ainsi déclaré les militaires.

Des propos qui interviennent alors que des arrêts de travail et des manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans les secteurs des transports, de la banque, du pétrole, du textile mais également au sein de médias officiels et de certains organismes gouvernementaux. Les revendications : hausses de salaires et de meilleures conditions de travail. Car au delà de la reprise en main du pouvoir, la population demande désormais des actes concrets lui permettant d’avoir une vie décente.

Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit s’est entretenu mardi au téléphone avec ses homologues américain, britannique et saoudien, appelant « la communauté internationale à fournir un soutien à l’économie égyptienne durement affectée par la crise politique ».

Sources : AFP, Reuters

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