USA : un conseiller d’Obama exhorte à relever le plafond de la dette

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Attention à l’effet soufflé … Si Wall Street a une nouvelle fois progressé lundi, affichant même des records, les investisseurs pourraient rapidement déchanter …

Dimanche, un conseiller de Barack Obama a en effet averti que ne pas relever le plafond de la dette des Etats-Unis serait une « folie » aux conséquences « catastrophiques« . Pire encore, alors que le pays est confronté à un déficit abyssal, il a affirmé que le cas échéant, la situation pourrait provoquer un défaut de paiement des obligations américaines.

« Ce n’est pas un jeu. Il ne faut pas s’amuser avec le plafond de la dette« , a ainsi déclaré sur la chaîne ABC Austan Goolsbee, lequel dirige la commission des conseillers économiques de la Maison Blanche. Des propos alarmistes … et alarmants qui interviennent alors que si les Etats-Unis ne disposent « plus »  que de 400 milliards de dollars avant d’atteindre le plafond de la dette actuellement fixé à 14.300 milliards de dollars (vous avez bien lu … !) , l’opposition républicaine au Congrès s’oppose à augmenter ce seuil butoir, jugeant le montant déjà fort élevé.

En guise d’argument pour inciter les représentants au Congrès à abonder dans son sens, M. Goolsbee estime que refuser d’augmenter le plafond résulterait « essentiellement à être en défaut de paiement de nos obligations, ce qui est totalement sans précédent dans l’histoire américaine« . « L’impact sur l’économie serait catastrophique. Ce serait une crise économique et financière bien pire que tout ce nous avons vu en 2008« , a-t-il ajouté.

Les républicains, désormais majoritaires à la Chambre des Représentants se sont engagés à freiner les dépenses fédérales, certains élus menaçant de s’attaquer à la question du plafond de la dette.

« Relever le plafond de la dette est à mon avis totalement irresponsable. Nous dépensons l’argent que nous n’avons pas depuis si longtemps et nous continuons pourtant à dire +pas de problème, nous allons augmenter les taxes+ », a notamment déclaré sur CBS le républicain Mike Kelly.

Début février 2010, le Congrès avait approuvé après un dernier vote à la Chambre des représentants, le relèvement du plafond de la dette américaine de 12.374 à 14.294 milliards de dollars, soit une hausse d’environ 1.900 milliards. Aucun républicain n’avait alors voté pour le relèvement du plafond de la dette, jugeant cette mesure irresponsable en terme budgétaire.

Les parlementaires avaient également approuvé une mesure surnommée « Pay-as-you-go » qui oblige l’Etat fédéral à ne dépenser que les fonds qui sont disponibles, afin de lutter contre le déficit budgétaire. No comment … 

Ce principe avait déjà été en vigueur aux Etats-Unis entre 1991 et 2002, puis avait été écarté par l’administration de George W. Bush. Le financement des guerres n’est toutefois pas concerné par cette mesure. Le président Barack Obama, qui s’était fait l’avocat d’une telle mesure destinée à remettre les Etats-Unis sur le chemin de la « responsabilité » budgétaire, s’était alors déclaré « satisfait » de cette adoption, soulignant dans un communiqué qu' »emprunter pour financer n’est pas une politique tenable à long terme« .

Une « petite » phrase de trop ?

Rappelons qu’en décembre 2009, le Sénat et la Chambre avaient déjà adopté un relèvement du plafond de la dette du pays de 290 milliards de dollars. Une mesure prise afin d’éviter que le fonctionnement du gouvernement américain ne soit entravé par son incapacité à emprunter davantage pour financer les efforts de redressement économique. Au début février, la Maison Blanche avait également dévoilé son projet de budget pour l’exercice 2011, en légère hausse à 3.834 milliards de dollars. Lequel devrait permettre de réduire le déficit grâce à la hausse attendue des recettes fiscales, nous affirmait-on alors.

Dans ce contexte, le déficit devait être ramené à 1.267 milliards de dollars, soit 8,3% du produit intérieur brut américain, contre un record de 1.556 milliards (10,6% du PIB) prévu sur l’exercice 2010.

Sources : AFP, Reuters, Le Parisien

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