Chypre : Moody’s place le pays sous surveillance négative

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L’agence de notation Moody’s a placé jeudi la note souveraine Aa3 de Chypre – un des plus petits pays de la zone euro – sous surveillance négative.

Raisons invoquées : la dégradation du déficit budgétaire du pays et son exposition à l’économie grecque.

Moody’s a par ailleurs indiqué que l’éventuel abaissement de la note de Chypre pourrait être de plus d’un niveau. Cette dernière devrait toutefois demeurer au sein de la catégorie « investissement » (catégorie A).

Pour appuyer sa position, l’agence fait valoir les difficultés budgétaires chypriotes, des problèmes structurels durables et l’exposition des banques de l’île à la Grèce.

« Ce sont les trois facteurs conjugués qui sont à l’origine de cette décision, pas seulement le secteur bancaire« , a tenu à précisé Sarah Carlson, principale analyste de Moody’s pour la dette souveraine de Chypre.

Moody’s n’est pas la seule agence de notation de s’inquiéter de la situation finanncière chypriote puisqu’en novembre dernier, Standard & Poor’s avait abaissé d’un cran la note du pays, la ramenant à A, avec surveillance négative.

S’exprimant dans un communiqué, le ministre chypriote des Finances Charilaos Stavrakis a souligné en réaction à l’annonce de Moody’s que l’État avait déjà couvert ses besoins de financement à moyen terme et n’avait pas besoin d’emprunter à l’heure où les conditions de marché sont « exceptionnellement difficiles ».

Rappelons toutefois que la dette chypriote devrait atteindre 61,6 % du PIB cette année, contre 61 % en 2010.

Parallèlement, Chypre semble redoubler d’effort pour réduire son déficit budgétaire. Objectif : le ramener à 3,8 % du PIB en 2011, face aux 5,5 % estimés pour l’année 2010.

En octobre dernier, le gouverneur de la Banque centrale de Chypre avait toutefois averti que le déficit budgétaire de l’Etat pourrait atteindre 7% du PIB en 2011 et dépasser les 4,5% fixés par l’Union européenne.

« Nous ne pouvons pas exclure la possibilité que, sans mesures supplémentaires, le déficit puisse atteindre 7% du PIB en 2011 », avait ainsi déclaré Athanasios Orphanides devant les députés lors d’un débat sur le projet de budget 2011.

Le gouverneur de la Banque centrale avait par ailleurs jugé que l’intention du gouvernement de ramener le déficit à 5,4% l’an prochain était « trop ambitieux ». Tout en proposant une piste pour réduire les dépenses : une baisse des salaires des fonctionnaires. Alors qu’à l’heure actuelle, les coupes concernent surtout des projets d’infrastructure et non la masse salariale.

Pour appuyer ses propos, Orphanides a ainsi souligné que les salaires du secteur public avaient augmenté de 10% annuellement depuis 2008, avec une croissance nominale de seulement 3,5%.

Précisons que les salaires des fonctionnaires représentent 30% des dépenses totales et pourraient s’élever à 15% du PIB cette année.

Sources : Reuters, AFP

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