Voilà qui pourrait bien faire s’envoler le cours du pétrole.
Alors que le Nigéria est un pays de producteur d’hydrocarbures de tout premier plan, le Mend, principal groupe armé du sud pétrolifère du pays a menacé lundi de paralyser l’industrie pétrolière. Un discours qui fait suite à l’annonce de l’arrestation de dizaines de militants.
Le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend) a ainsi averti dans un communiqué qu’il allait « mettre sur les genoux les compagnies pétrolières opérant au Nigeria ».
Propos tenus en guise de « première réaction » au raid que l’armée affirme avoir mené vendredi.
Selon le Mend,les 63 combattants que l’armée a annoncé avoir capturés se sont en réalité rendus spontanément ou presque … en contre partie de compensations financières qu’auraient promises par les autorités.
« Il n’y a pas eu d’échanges de tir. Ces individus se sont rendus à l’armée en espérant une récompense, promise par – le président Goodluck – Jonathan », assure le Mend, qualifiant le chef de l’Etat de « lâche larbin ».
« Les objets exposés par l’armée ne provenaient pas du camp. C’était une mise en scène », ajoute par ailleurs le mouvement.
Samedi matin, l’armée a annoncé avoir arrêté, au terme d’une opération de huit heures, 62 militants ainsi que leur chef, soupçonnés d’avoir pris en otage 19 employés du secteur pétrolier. Mercredi dernier, l’armée avait libéré ces otages (douze Nigérians, deux Français, deux Américains, un Canadien et deux Indonésiens), lors d’une opération dans la région du delta du Niger.
Vendredi, le Mend, qui affirme lutter en vue d’obtenir une meilleure répartition des richesses du Delta, vaste zone riche en gisements d’hydrocarbures, avait menacé de procéder à de nouveaux enlèvements.
Des événements qui interviennent alors qu’un groupe d’influents politiciens musulmans du nord du Nigeria a apporté lundi son soutien à l’ancien vice-président fédéral Atiku Abubakar. Ce dernier brigue l’investiture du parti au pouvoir pour la présidentielle de janvier 2011 face à l’actuel président du pays, le chrétien Goodluck Jonathan. A noter également que vendredi, le groupe pétrolier Shell a annoncé avoir déclaré l’état de « force majeure » et suspendu ses exportations de brut à partir de son terminal de Bonny, dans le Delta du Niger, en raison d’une fuite sur l’oléoduc, le Trans Niger Pipeline (TNP).
Le porte-parole n’a pas été en mesure d’indiquer le délai durant lequel le transit devra être interrompu.
Néanmoins, selon une source de l’industrie pétrolière, cette mesure pourrait retarder l’enlèvement de brut pour « le reste du mois de novembre et jusqu’à janvier ».
Une enquête sur les causes de la fuite est bien naturellement en cours, les réparations ne pourront débuter quant à elles que lorsque l’origine du dommage aura été élucidée.