La Banque Mondiale dope le cours de l’or

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Le cours de l’or n’arrête pas de grimper, porté par la faiblesse du dollar et les craintes inflationnistes. Mieux encore, c’est désormais le président de la Banque Mondiale lui-même, Robert Zoellick, qui entretient la tendance haussière. S’exprimant lundi dans le Financial Times, ce dernier a appelé lundi les pays du G20 à redonner à l’or un rôle stabilisateur dans le système monétaire international.

Lundi, l’or a franchi ainsi pour la première fois le seuil des 1400 dollars l’once, atteignant un nouveau record historique. Comme en fin de semaine dernière, le marché demeure soutenu par les opérations spéculatives favorisées par les craintes inflationnistes et l’incertitude économique.

Vers 17H30 GMTC, le cours de l’once d’or est ainsi grimpé jusqu’à 1407,20 dollars sur le marché au comptant, un niveau sans précédent. Parallèlement le lingot d’or (400 onces) commercialisé à Londres s’échangeait lundi jusqu’à près de 562 880 dollars.

Une envolée du cours a pu être constatée lundi, les investisseurs s’inquiétant à nouveau du niveau d’endettement de certains pays de l’Union européenne.

L’ascension du cours au-dessus de 1400 dollars semble ainsi consécutive à une forte tension observée sur les dettes souveraines de l’Irlande et du Portugal.

Précisons que les taux portugais et irlandais à 10 ans ont atteint tous les deux des niveaux jamais égalés depuis leur entrée dans la zone euro.

Le bouquet final a été engendré par les propos du président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick, exhortant les pays du G20 à redonner à l’or une place prépondérante au sein du système monétaire international. Objectif affiché : tenter de mettre fin à la guerre des changes qui sévit actuellement.

S’inspirant de l’esprit des accords de Bretton Woods, le nouveau mécanisme proposé par la Banque Mondiale viserait non pas à revenir au mécanisme pur et dur de l’étalon or mais à reconnaître le rôle primordial que pourrait jouer le précieux métal dans un système qui « devrait intégrer le dollar, le yen, la livre sterling, et le yuan ».

Rappelant que « les marchés utilisent aujourd’hui l’or comme un actif monétaire alternatif », Robert Zoellick, estime par ailleurs que l’or pourrait être « employé comme un point de référence international lié aux prévisions du marché pour l’inflation, la déflation et la valeur future des monnaies. » Même si un tel projet est loin d’être simple à concrétiser, le voeu (pieu ?) de Robert Zoellick est de de nature à assurer « un soutien psychologique » aux cours, notent les analystes.

Sources : AFP, AWP, La Tribune, Financial Times