Cela chauffe décidément dans l’affaire Bettencourt.
Si le parquet général de Versailles a annoncé vendredi soir qu’il demanderait le dessaisissement de Isabelle Prévost-Desprez, saisie de l’enquête pour abus de faiblesse concernant Liliane Bettencourt, l’ex-juge et députée européenne Eva Joly a estimé dimanche que le parquet général de Versailles et le procureur Philippe Corroyé étaient « complices », leur objectif commun étant – selon elle – d’empêcher la vérité d’Émerger concernant Eric Woerth.
Rappelons qu’une procédure a Eté engagée par le procureur de Nanterre Philippe Corroyé, qui – notamment – soupçonne Isabelle Prévost-Desprez d’avoir informé des journalistes sur des faits concernant le Ministre du Travail.
Selon Eva Joly, le «procureur général veut dessaisir Isabelle PrÉvost-Desprez parce que son enquête est dangereuse » a -t-elle déclaré sur France Info. Rappelant que si Philippe Courroye prétendait vouloir « dessaisir l’ensemble des affaires Woerth-Bettencourt » », une telle mesure serait impossible ou plutôt illégale selon elle. L’article 665 du code de procédure pénale ne permet cette procédure qu’à l’Égard d’une juridiction, rien ne permet de dessaisir un procureur de son enquête préliminaire », a-t-elle en effet souligné. Déclarant qu’il s’agissait là ni plus ni moins d’une « manipulation ».
Selon elle, il serait désormais « urgentissime » pour le procureur général de Versailles Philippe Ingall-Montagnier « de gagner du temps », le but étant de « donner l’impression que la justice fonctionne bien ».
Après avoir annoncé vendredi soir qu’il saisissait la Cour de cassation pour un « dépaysement » du volet d’abus de faiblesse, confié à la juge Isabelle Prévost-Desprez, le procureur Philippe Ingall-Montagnier a déclaré par la suite au JDD qu’il souhaitait Également un dépaysement des enquêtes préliminaires ouvertes par le procureur de Nanterre Philippe Courroye.
Lesquelles enquêtes pourraient porter préjudice à Eric Woerth, des soupçons de trafic d’influence et de blanchiment de fraude fiscale planant sur le dossier.
Rappelons que dans un entretien accordé au Monde en juillet dernier, l’ex-juge et députée européenne Eva Joly avait d’ores et déjà accusé Philippe Courroye d’être « un procureur aux ordres ».
Précisons à toutes fins utiles que le 24 avril 2009, le président de la République a remis à son « cher Philippe » l’ordre national du Mérite. « On nous reproche de nous connaître. Mais cela ne l’a pas empêché de faire son métier, ni moi le mien » avait alors déclaré Nicolas Sarkozy.
Sources : AFP, Reuters, France Info
A lire Également :
. Affaire Bettencourt : Courroye obtiendrait le dessaisissement d’Isabelle Prévost-Desprez
Affaire Bettencourt: la Cour de cassation appelée à trancher
(AFP)
24-10-2010
PARIS
Tant qu’a faire est ce que Sarko ne pourrait pas délivrer le jugement directement.
Pas la peine d’entretenir un ministère de la justice et des juges, greffiers etc ..
Comme saint Louis (je crois) il pourrait rendre la justice sont un chêne à l’
Dictature bananière ?
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Bettencourt-Le PS veut une enquête sur les vols dans les médias
Reuters | 28.10.10 | 19h23
PARIS, 28 octobre (Reuters) – Le Parti socialiste et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ont réclamé jeudi des enquêtes coordonnées sur une série de vols qui seraient liés à l’affaire Bettencourt dans plusieurs organes de presse.
Mediapart a annoncé avoir été victime d’un cambriolage début octobre, juste avant que soient dérobés aussi les ordinateurs d’un reporter du Point et d’un journaliste du Monde qui travaillent sur l’affaire visant l’héritière de L’Oréal .
Mediapart a précisé que des cédéroms contenant l’intégralité des enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt avaient été dérobés.
Le PS déplore qu’aucun lien ne soit envisagé entre ces affaires. « Malgré le caractère plus que sensible de ces vols, les ministres restent silencieux et les services de police indiquent traiter ces affaires de manière séparée », déplore le Parti socialiste dans un communiqué.
Les secrétaires nationaux chargés de la justice et des médias, Marie-Pierre de la Gontrie et Patrick Bloche, « s’étonnent de cette inertie alors qu’on a vu le pouvoir plus prompt à réagir sur d’autres éléments de la même affaire ».
Au nom de la liberté d’informer, « toute la lumière doit être faite sur ses cambriolages, sur leurs auteurs et sur les liens entre eux (…) Les auteurs de ces vols (doivent être) recherchés, leurs commanditaires identifiés et poursuivis », insistent les deux dirigeants.
Le SNJ a demandé un rendez-vous à la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, et demande « solennellement » au ministère de l’Intérieur que « toute la lumière soit faite sur cette épidémie de cambriolages qui renvoient (…) aux pratiques d’Etat dictatoriaux ». Sur le site internet du Journal du dimanche, le député écologiste Noël Mamère, ancien journaliste, voit « un lien évident » entre ces trois cambriolages.
« Personne ne peut croire – à part peut-être dans les régimes africains que la France soutient – que c’est un hasard », s’insurge l’élu Vert.
Mercredi, le MoDem a ironisé sur une « malédiction Woerth semblable à la malédiction de Toutankhamon ».
Les enquêtes que suivaient les journalistes qui ont porté plainte concernent Liliane Bettencourt, 17e fortune mondiale.
Elles visent l’appropriation de son argent par son entourage par abus présumé de sa faiblesse, un possible financement illicite de l’UMP avec sa fortune et ses liens avec l’actuel ministre du Travail, Eric Woerth, ex-trésorier de ce parti.
Mediapart avait signé les premières révélations, lançant l’affaire Woerth-Bettencourt. (Service France, édité par Patrick Vignal)