La « mode » est semble-t-il aux émissions d’obligations. Après Total, c’est au tour de France Telecom d’opérer de la sorte.
En vue d’optimiser sa dette, l’opérateur historique français a en effet émis deux placements obligataires à long terme pour un montant total d’environ 1,1 milliard d’euros en Europe et aux Etats-Unis.
En Europe, le groupe a placé un emprunt obligataire de 500 millions d’euros à 12 ans, à un taux de 3,375%. S’agissant des Etats-Unis un second emprunt de 750 millions de dollars (590 millions d’euros) sur cinq ans, à un taux de 2,125% a été émis.
Mardi, France Telecom avait d’ores et déjà annoncé qu’il allait rembourser de manière anticipée un emprunt obligataire de 3,4 milliards de dollars.
Une opération pour le moins avantageuse puisque ces obligations avaient été émises à un taux de 7,75%. Le solde de ces obligations 2011 remboursées par anticipation est financé par la position de liquidité du groupe, soit 8,1 milliards d’euros au 30 juin 2010.
« Ces trois transactions permettent à France Télécom de saisir une excellente fenêtre de marchés pour optimiser sa dette en remboursant par anticipation 3,37 milliards de dollars d’obligations à échéance mars 2011, et de ré-émettre l’équivalent d’environ 1,1 milliard d’euros de dette à long terme en transaction simultanée« , précise un communiqué.
Le groupe tient par ailleurs à souligner que es deux placements ont été réalisés à des niveaux de coupons historiquement bas pour des obligations d’entreprises.
Sources : AFP, Reuters, France Telecom, AOF
PARIS (Reuters) – Tombé dans un quasi-coma au mois d’août, le marché euro des obligations d’entreprises (crédit corporate) s’est réveillé en fanfare en ce début septembre, les émetteurs profitant du niveau historiquement bas des taux d’intérêt des emprunts d’Etat de référence.
L’absence d’un consensus minimal sur l’évolution de la conjoncture mondiale, des banques centrales engagées à soutenir l’activité par tous les moyens et des taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas sont autant de facteurs favorables au marché du crédit, l’aversion au risque pénalisant surtout les actions.
La faiblesse des flux sur les actions traduit clairement une absence de conviction des investisseurs qui, au demeurant, sont désespérément à la recherche de rendement. Un rendement que ne leur donnent ni les produits monétaires ni les emprunts d’Etat.
Le rendement du Bund allemand à 10 ans, qui était tombé à un plancher record de 2,2% fin août, reste extrêmement bas à 2,35%.
L’aversion pour le risque étant changeante mais réelle ainsi que le besoin de doper la performance des portefeuilles ont cette année largement profité au crédit dit à « haut rendement » (high yield, HY) par opposition au crédit plus sûr de la catégorie investissement (Investment grade).
Selon les données compilées par Thomson Reuters, les émissions d’obligations HY dans le monde atteignaient au 6 septembre 177 milliards de dollars, soit une augmentation de 96% par rapport à la même période de 2009 et déjà davantage que pour l’ensemble de l’année dernière (176,6 milliards de dollars).
Toutefois, ce chiffre est inférieur de 10 milliards de dollars au record de 2006.
Depuis la fin août, le sentiment du marché a fluctué, notamment sur la vigueur de la croissance américaine. Pessimiste fin août, il s’est amélioré cette semaine avec les chiffres mensuels de l’emploi meilleurs qu’attendu publiés le 3 septembre.
LES BANQUES PR