Espagne : le taux de chômage empire encore

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Très mauvais temps pour l’Espagne et les Espagnols … Alors que le pays détenait déjà le triste record du plus haut taux de chômage de l’Union européennes, le gouvernement espagnol vient de revoir à la hausse vendredi ses prévisions pour 2011.

Madrid table désormais sur un taux de 19,3% contre 18,9% auparavant, reconnaissant que « la reprise de l’emploi est plus lente » que souhaitée. Fin mai, le gouvernement avait déjà effectué une première révision, passant de 18,4% à 18,9%.

Après avoir touché un plancher historique sous les 8% à l’été 2007, le taux de chômage espagnol s’est emballé depuis, s’établissant à 20,09% au deuxième trimestre, si l’on en croit l’Institut national de la statistique (Ine).

Fin août, le gouvernement avait annoncé qu’il comptait restreindre les conditions d’attribution des allocations chômage. Objectif affiché : inciter à la recherche d’emploi … alors que le pays se voit contraint à des restrictions budgétaires sans précédent.

Dans le courant de l’été, José Luis Rodriguez Zapatero, s’était dit « convaincu » que la reprise économique aurait un effet positif sur le nombre de chômeurs, concédant toutefois que « pour réduire ce niveau de chômage, il faudra créer beaucoup d’emplois ».

Parallèlement, le ministère du Travail espagnol avait annoncé que si le taux de chômage avait atteint récemment des sommets, il afficherait toutefois un recul en juillet et ce, pour le quatrième mois consécutif. Des chiffres en contradiction avec ceux fournis la semaine précédente par l’Institut national de la statistique (INE).

Cette guerre des chiffres intervenait quelques jours après l’approbation par les députés espagnols d’une réforme contestée du droit du travail. Laquelle vise à diminuer le chômage en réduisant la dualité entre les contrats à durée indéterminée et les contrats précaires en nombre croissant.

Le gouvernement espagnol souhaite notamment importer le modèle dit « autrichien »,  via la création d’un fonds pour chaque employé, lequel aura pour but de réduire les indemnités versées par l’employeur en cas de licenciement. Madrid veut également faciliter le recours aux licenciements économiques prévoyant en contrepartie de limiter à deux ans la durée de certains contrats à durée déterminée.

Sources : rp, AWP, AFP