Amérique du Sud : la sécheresse menace les productions agricoles

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Les prix agricoles devraient rapidement flamber. Alors que la Russie a du faire face à une canicule sans précédent, la contraignant à geler ses exportations de céréales, la sécheresse menace à nouveau les pays sud-américains du Mercosur et leurs productions agricoles.

C’est ainsi qu’au Brésil, en Argentine, au Paraguay et en Uruguay, le phénomène climatique « La Nina »  devrait engendrer un printemps et un été austral peu pluvieux. Ce dernier se caractérise par des températures anormalement basses des eaux de surface dans le secteur central et oriental du Pacifique. Il est la plupart du temps générateur de fortes fluctuations du climat  : plus de cyclones dans l’Atlantique et des moussons plus fortes qu’à l’accoutumée en Asie du sud.

En août dernier, déjà, les météorologistes  avaient estimé que le phénomène devrait se renforcer, et durer au moins jusqu’au début 2011.

Certes, selon les experts, le déficit hydrique devrait être moins aigu que lors de son dernier épisode, en 2007-2008. Lequel avait réduit d’un tiers la production de soja de l’Argentine. En 2009, une autre sécheresse avait décimé plus d’1,5 million de bovins. Précisons que Brésil et Argentine  figurent, avec les Etats-Unis, dans le trio de tête des exportateurs mondiaux de maïs et soja.

Situés dans l’hémisphère Sud, les pays du Mercosur alimentent les marchés mondiaux pendant les premiers mois de l’année, en plein creux hivernal pour les grands pays consommateurs du Nord.

Au Brésil, premier exportateur mondial de viande bovine et deuxième exportateur mondial de soja en grains, un déficit en pluies se fait d’ores et déjà sentir, si l’on en croit les informations fournies par le Centre de prévision du temps (CPTEC/INPE).

 Le phénomène climatique touche à l’heure actuelle principalement l’élevage. Associé à une forte hausse de la demande, il s’est traduit par une hausse de 16,5% des prix de la viande bovine depuis mai.

Mais l’inquiétude grandit pour les céréales, certaines semailles – notamment de maïs – étant retardées en raison du manque d’eau.

Alors que la période de culture débute à peine au Brésil, les experts redoutent déjà que si la sécheresse se prolonge de 15 ou 20 jours, elle pourrait avoir des effets plus marqués. Si la pluie tarde trop, les volumes disponibles à l’exportation pourraient fortement baisser.

 En Argentine, 4e exportateur quatrième mondial de blé et 2e de maïs, « janvier et février s’annoncent compliqués », alerte déjà Guillermo Cavallero, de l’Institut national de technologie agricole (INTA). En Uruguay, pays dont le principal produit d’exportation est la viande bovine, le ministre de l’Elevage, de l’Agriculture et de la Pêche, Tabaré Aguerre, a déjà annoncé des mesures de soutien aux petits producteurs, en particulier aux éleveurs.

Sources : AFP, Reuters, La Croix

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