Afghanistan : panique face aux rumeurs concernant la Kabul Bank

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 Panique en Afghanistan … A la suite d’informations parues dans la presse américaine faisant état d’une possible insolvabilité de la Kabul Bank, nombreuses ont été les personnes qui se sont ruées aux guichets de l’établissement.

Tandis que de nombreux fonctionnaires faisaient la queue pour toucher leurs salaires, des clients venaient retirer leurs dépôts. Les raisons d’une telle précipitation : un article du Washington Post laissant entendre que la banque centrale d’Afghanistan aurait décidé de prendre le contrôle de la Kabul Bank. Objectif poursuivi selon le quotidien US : éviter la faillite de cet établissement qui verse les salaires de la police et de l’armée.

Petite précision et non des moindres : 7 % du capital de la banque est détenue par Mahmoud Karzaï, le frère du président afghan Hamid Karzaï.

Mais le fond du problème pourrait bien être le suivant : selon la presse américaine, la Kabul Bank serait fragilisée par un scandale de corruption impliquant certains de ses hauts dirigeants.

Face à ces rumeurs, le gouverneur de la Banque centrale d’Afghanistan Abdul Qadir Fitrat a assuré mercredi que l’établissement qu’il dirige n’avait pas pris le contrôle de la Kabul Bank. S’exprimant de concert avec le ministre des Finances Hazrat Omar Zakhailwal, ils ont tous deux assuré aux déposants que leur argent étaient en sûreté.

Fort heureusement pour les autorités, la fermeture hebdomadaire de vendredi, jour de repos pour les musulmans, aura permis de stopper la vague de panique naissante.

Précisant que la Kabul Bank était solvable, le ministre des Finances a également déclaré que 100 millions de dollars avaient été déposés dans la banque pour couvrir le salaire des fonctionnaires qui devaient être payés en ce début de mois.

Des propos qui ne semblent pas toutefois avoir rassuré les principaux  intéressés venus nombreux samedi toucher leur solde ou retirer toute ou partie de leurs économies.

L’affaire est loin d’être close, puisque suite aux affirmations de l’édition du Washington Post de vendredi dernier, laissant entendre que Washington pourrait intervenir pour sauver la banque afghane, et ce, à la demande d’un frère du président Hamid Karzaï, la Maison Blanche a nié envisager de telles mesures. Le vice-Secrétaire au Trésor Neal Wolin tenant par ailleurs à souligner qu’il s’agissait d’un «problème afghan».

«Nous fournissons une assistance technique au gouvernement afghan mais aucun contribuable américain ne paiera pour soutenir la banque», a-t-il ajouté.

Samedi, le porte-parole du ministère afghan des Finances Aziz Shams s’est voulu rassurant: «Il n’y a pas de véritable problème dans cette banque. Nous la soutenons et nous ne craignons pas qu’elle s’effondre» a t-il précisé.

Sources : AFP, WSJ