Gaz : la facture a de plus en plus de mal à passer

logo_droit_energie.jpgC’est clair, les Français doivent se serrer la ceinture, et parfois, cela ne suffit même pas à permettre de régler sa note de gaz.

Si l’on en croit la société GrDF, gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel, près de 300.000 consommateurs pourraient subir en 2010 une coupure face à leur incapacité à régler leurs factures. Un chiffre 30 fois supérieur à celui observé en 2008. Ce qui changé depuis ? les tarifs de gaz ont augmenté tandis que le pouvoir d’achat du foyer moyen chutait.

« Le nombre de procédures de coupures pour impayés devrait passer de 10.000 en 2008 à 300.000 en 2010 selon les prévisions », a ainsi déclaré une porte-parole de GrDF, confirmant des informations du Parisien.

Précisons que GrDF réalise ces « interventions pour impayés » sur demande de GDF Suez ou des autres fournisseurs de gaz naturel tels qu’EDF, Altergaz, Poweo…

Chiffre encore plus éloquent : le nombre de coupures est passé de 10.000 en 2008 à 100.000 en 2009 … ! Car cerise sur le gâteau, les opérateurs pourraient être beaucoup moins tolérants qu’auparavant. Pour les seuls 5 premiers mois de 2010, 110.000 coupures ont d’ores et déjà été comptabilisées.

Rappelons que le groupe GDF Suez fournit 94% des 10,8 millions de clients résidentiels français.

N’oublions pas que le prix du gaz a augmenté de près de 10% le 1er avril dernier, correspondant à une hausse des factures annuelles comprise dans une fourchette entre 12 et 85 euros pour les ménages. Selon Le Figaro, les tarifs pourraient de nouveau augmenter de 4 à 5% au 1er juillet.

Fin mai, le médiateur national de l’énergie, Denis Merville, avait indiqué recevoir de plus en plus d' »appels de détresse » émanant de consommateurs se retrouvant dans l’incapacité de régler leur facture d’électricité ou de gaz.

Selon un récent rapport, environ 3,4 millions de ménages sont dans une situation de précarité énergétique, dépensant plus de 10% de leurs revenus à régler leurs factures d’énergie.

Les zones les plus concernées : l’habitat diffus en milieu rural. Les personnes concernées sont principalement des propriétaires occupants (ménages retraités ou pré-retraités ou touchant le RSA…). Or la consommation d’énergie dans une maison est le double de celle d’un appartement. A revenu égal, une personne qui vit dans un appartement en ville consomme deux fois moins.

La perspective d’une augmentation forte et brutale des tarifs réglementés de l’électricité suscite l’inquiétude et l’hostilité des associations caritatives et de défense des consommateurs.

Caroline Keller, chargé de mission d’UFCQue choisir, dénonce pour sa part les risques de flambée des tarifs. « Que le gouvernement légifère sur la concurrence est une chose, que le consommateur en fasse les frais en est une autre. »

Selon l’Indecosa CGT, le gouvernement pourrait décider d’« une hausse supérieure à l’inflation » dès le mois d’août.

Sources : AFP, Le Figaro, Le Parisien