Alors que la situation du groupe BP est telle qu’un scénario de rachat est désormais envisagé par certains, la chaîne CNBC affirme que l’opérateur pétrolier envisagerait de recourir à un emprunt de cinq à dix milliards de dollars. Voilà qui ne devrait pas arranger le cours de l’action …
Selon le media, la compagnie BP envisagerait d’emprunter quatre à huit milliards d’euros dès la semaine prochaine. Selon CNBC, le groupe britannique serait actuellement en cours de discussion avec cinq banques …. dont Goldman Sachs et Morgan Stanley.
Précisons que le cours de la dette de BP a rebondi mercredi et jeudi après que le pétrolier ait annoncé qu’il ne verserait pas de dividende pendant trois trimestres.
Mercredi, le coût de son CDS («credit default swap») à cinq ans – contrat d’assurance au cas où la société ferait défaut à cette échéance – est monté jusqu’à 625,3 points de base (soit 6,253% du montant de la dette concernée), contre 506,1 points de base mardi.
Le contrat à cinq ans est toutefois redescendu à 589 points de base en fin d’après-midi, le groupe ayant accepté de placer 20 milliards de dollars sur un compte bloqué destiné à dédommager les victimes de la marée noire dans le golfe du Mexique.
Selon les données MarketAxess, les spreads de l’emprunt BP Capital Markets à échéance 2013 et offrant un coupon de 5,25% se sont réduits de 13 points de base jeudi, s’établissant désormais à 620 points de base par rapport aux Treasuries.
BP a également annoncé qu’il réduirait son programme d’investissements et vendrait dix milliards d’actifs.
Dans un tel contexte, l’agence de notation financière Fitch a annoncé mercredi avoir abaissé de six crans la note de crédit à long terme.
L’agence Standard & Poor’s dégrade BP de deux crans à « A »
NEW YORK – L’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a dégradé jeudi de deux crans la note du pétrolier britannique BP, au lendemain de l’annonce de la mise en place d’un compte bloqué de 20 milliards de dollars pour assurer les dédommagements liés à la marée noire aux Etats-Unis.
S&P a abaissé sa note à long terme de « AA- » à « A », a annoncé l’agence dans un communiqué. Les deux notes sont placées sous surveillance négative.
L’agence Fitch avait quant à elle dégradé BP de six crans d’un coup mardi, à « BBB ».
Standard and Poor’s a justifié sa décision par « la poursuite des difficultés liées à la marée noire », et l’incertitude sur leur impact final: « des estimations plus importantes sur les fuites de pétroles consécutives à l’explosion du puits Macondo de BP dans le golfe du Mexique, et les questions soulevées pendant une audition parlementaire nous conduisent, entre autres choses, à relever notre estimation de l’impact potentiel pour BP à court et à long terme », a expliqué Standard and Poor’s.
Cette note est « sous surveillance négative », en raison notamment de la poursuite des « incertitudes concernant BP » et de « l’évolution rapide de la situation ».
Mercredi le directeur financier de BP Byron Grote avait espéré que la mise en place du fonds de dédommagement, accompagné de mesures d’économie, permettrait de rassurer les marchés et de convaincre les agences de notation de garder à BP sa note « AA », qu’il conserve encore chez Moody’s.
Mais S&P, qui a relevé notamment les « pressions politiques intenses » pesant aux Etats-Unis sur le groupe pétrolier, a fait valoir qu' »en raison de la situation qui évolue rapidement, de la saison des ouragans à venir, et de l’incertitude générale sur la situation, on ne peut pas exclure de nouveaux ajustements de la note de crédit de BP ».
(AFP / 17 juin 2010 23h03)