Europe de l’Est : la reprise remise en cause par la crise grecque ?

Chateau_de_cartes.jpgVous avez dit château de cartes ?

Selon le président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), Thomas Mirow, la crise grecque qui menace de s’étendre à moult pays de l’Union européenne pourrait fortement impacter les prémices d’une reprise de l’économie de l’Europe de l’Est.

Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Espagnole qui plus est ?

Si l’on en croit le haut responsable, la situation économique et financière de l’UE pourrait tout simplement « saper » tout espoir de reprise dans des pays à peine sortis de leur pire crise depuis la chute du communisme.

« Les derniers développements au sein de la zone euro sont de la plus haute importance pour les pays rassemblés autour de cette table« , a ainsi souligné M. , au cours d’une réunion des chefs de gouvernement des Balkans, organisée en marge de l’assemblée générale annuelle de la Berd.

« La crise en Grèce a le potentiel de saper les efforts de reprise, en particulier si les banques grecques et leurs filiales régionales venaient à être affectées par les incertitudes sur les marchés, en dépit de leur bonne santé intrinsèque » a mis en garde l’ex-secrétaire d’Etat allemand aux Finances qui a pris la tête de la Berd en 2008.

L’institution a également identifié deux autres canaux potentiels de répercussions : une rechute économique en zone euro qui plomberait la demande pour les biens produits en Europe de l’Est, un nouveau gel du marché du crédit qui empêcherait les entreprises de la zone de se financer.

Un discours qui pourrait toutefois se vouloir alarmiste en vue de retirer quelques subsides … lors de son assemblée générale vendredi et samedi à Zagreb, la Berd devrait réclamer une hausse de 50% de ses ressources pour doper ses aides à une Europe de l’Est.

Certes, la Banque a d’ores et déjà mis la main au portefeuille en tentant d’amortir les effets d’une récession et de faire face à la baisse des sources de financement privées, en portant ses investissements à des niveaux records, avec 8 milliards d’euros prévus pour 2010.

Demande devrait donc être faite ce week end à la soixantaine de pays et organisations internationales qui détiennent la Berd, d’augmenter de 50% les fonds propres de la banque en vue de les porter à 30 milliards d’euros.

A noter que le projet d’augmentation de capital a d’ores et déjà été validé à l’unanimité en mars dernier par le conseil d’administration de la Berd. Aucun des actionnaires (UE, Etats-Unis, Japon…) n’a exprimé ouvertement de réticences.

Cette rallonge devrait permettre à la banque de hisser ses investissements entre 8,5 et 9 milliards d’euros entre 2011 et 2015, au lieu de 5 à 6 milliards d’euros initialement prévus. Sachant que chaque euro investi par la banque génère deux à trois euros d’investissement privé, les 10 milliards de fonds propres supplémentaires pourraient générer au total « cinquante à soixante milliards d’euros » de retombées, si l’on en croit la Berd.

Au final, l’institution espère un retour à la croissance de la zone concernée cette année (estimation fixée à + 3,3% après une chute de 6% en 2009), mais des déséquilibres persistants menacent de freiner cette reprise, la crise grecque n’arrangeant rien à l’affaire.

Rappelons  à toutes fins utiles, qu’en mars 2009, l’Union européenne avait déclaré pour sa part   qu’elle soutiendrait  au cas par cas les pays d’Europe de l’Est qui seraient confrontés à de graves difficultés financières, un plan global d’aide étant exclu en l’état.

C’est en effet ce qu’avait indiqué  le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, alors président de l’UE, réagissant à la demande faite par son homologue hongrois Ferenc Gyurcsany. S’exprimant à son arrivée à un réunion des dirigeants européens sur la crise économique à Bruxelles , Topolanek avait ainsi affirmé : « je ne crois pas que l’Europe de l’Est soit une région spéciale, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de séparer plusieurs pays au sein de l’UE, je soutiendrai une aide de l’UE à tout pays (qui en a besoin), pas spécialement l’Europe de l’Est« .

C’est dans un tel contexte  que M. Mirow  estime aujourd’hui que l’intégration dans l’Union européenne des pays concernés doit rester un objectif primordial.

« Si l’intégration régionale est une priorité, l’intégration plus large au sein de l’Union européenne l’est aussi. L’intégration dans l’UE reste la perspective principale pour la région » a-t-il ainsi déclaré. Concédant toutefois que « les événements récents sur les marchés financiers pourraient brouiller un peu cet objectif ».

Rappelons que la Croatie et la Turquie sont actuellement en cours de négociation en vue d’adhérer à l’UE, l’adhésion turque étant loin cependant de faire l’unanimité.

La Berd est quant à elle une institution créée après la chute du mur de Berlin pour soutenir la transition vers l’économie de marché des anciens pays du bloc soviétique. Un de ses objectifs majeurs : financer des projets de développement économique, principalement dans le secteur privé.

Sources : AFP, Reuters

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(3 commentaires)

  1. Rien que pour « rassurer » quelques heures ou quelques jours les marchés, il aura fallu que les Etats européens et le FMI promettent de mettre sur la table jusqu

  2. C’est à se demander si les banque US n’ont pas créer de toute pièce la crise grecque ou en tout cas fortement pousser , histoire de récuperer leurs pertes dues aux subprimes ….

  3. La volatilité sur les marchés s’est fortement accrue vendredi et impacte fortement les spreads de tous les pays européens. Ainsi, le coût d

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