Le FMI prêt à aider « rapidement » la Grèce ?

Gouffre_aux_Chimeres.jpgPrésent ! C’est semble-t-il le mot d’ordre de Dominique Strauss-Khan, patron du FMI en réponse à l’appel quelque peu désespéré de la Grèce. Vendredi, Athènes a dû en effet se résoudre à demander à l’Union européenne et au Fonds monétaire international de lui allouer une aide de plusieurs milliards d’euros pour tenter de respecter ses engagements vis-à-vis de ses créanciers.

S’exprimant dans un communiqué, le directeur général du Fonds monétaire international a promis de répondre « rapidement » à la requête financière d’Athènes. Mais concrétement, plusieurs semaines pourraient être nécessaires pour débloquer l’aide. Car tout est loin d’être clair …

« Nous sommes prêts à agir rapidement« , a ainsi déclaré M. Strauss-Kahn, cité dans le communiqué … sans toutefois fixer de date.

« Nous avons reçu la demande d’aide de la Grèce. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les autorités grecques depuis plusieurs semaines sur cette aide technique, et nous avons une mission sur place depuis quelques jours qui travaille avec les autorités locales et l’Union européenne« , a souligné le directeur général du Fonds en vue de démontrer que ses équipes étaient prêtes.

Youssef Boutros-Ghali, président du comité directeur de l’institution, semble quant à lui moins « empressé » sur le sujet, déclarant que « l’aide à la Grèce prendra du temps« . Et ce d’autant plus que le gouvernement Papandréou est engagé actuellement dans des négociations portant sur l’élaboration d’un plan « couvrant plusieurs années ».

Car – tient à rappeler le FMI – l’institution n’a pas été impliquée dans l’élaboration du plan de l’Union européenne. Lequel n’engage donc pas le Fonds à l’heure actuelle. Une situation qui devrait donc engendrer «plusieurs semaines» de pourparlers.

L’institution n’oublie pas par ailleurs que sa part dans l’aide à la Grèce devrait représenter un tiers des sommes octroyées par les autres pays de la zone euro, en suivant les termes de l’accord européen à la lettre.

(11 commentaires)

  1. Les grands gagnants seront les USA qui crient que la Grèce représente une menace pour l

  2. La dette grecque : une bonne affaire pour les banques européennes ?
    La dette grecque est détenue à 85 % par les pays de la zone euro et à 50 % par six pays de la zone euro. Donc, la dette grecque c

  3. Nous devons quand même faire une autre hypothèse.
    Cette autre hypothèse, la voici :
    l’Allemagne ne veut pas prêter un seul euro à la Grèce car l’Allemagne pense que la Grèce n’est pas sauvable.
    Autrement dit : l’Allemagne ne veut pas prêter des milliards d’euros à la Grèce car elle pense que la Grèce ne les lui remboursera jamais.
    Si cette hypothèse est la bonne, cela expliquerait l’attitude d’Angela Merkel.
    Si cette hypothèse est la bonne, cela rejoindrait l’analyse de Nicolas Barré :
    « il faut savoir que la Grèce a besoin non pas de 30 milliards (le montant du plan européen) mais au minimum de dix fois plus : 150 milliards d

  4. On peut se poser la question si on ne va pas se retrouver dans un chantage entre l’Allemagne et l’Europe du genre soit la Grèce sort de la zone euro (ou applique un plan d’économie drastique), soit l’Allemagne sort de la zone euro pour éviter d’éponger les pertes des autres pays européens (dans une situation parfois proche de la Grèce) et recrée sa propre monnaie.
    Sur la responsabilité des USA dans cette crise voir cette article :
    http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703795004575087741848074392.html?KEYWORDS=hedge+funds
    Le quotidien raconte que le 8 février, au cours d’un dîner à New York rassemblant le gotha de la finance, les plus gros gérants de hedge funds auraient parié sur une baisse de l’euro jusqu’à la parité du dollar (soit 1 euro pour 1 dollar). Les autorités américaines et européennes enquêtent sur cette possible entente entre les grands investisseurs. Ils auraient pu massivement vendre à découvert des obligations grecques.
    Selon le WSJ, une lettre aurait été envoyée par les enquêteurs américains le 26 février dernier à SAC Capital Advisors, Greenlight Capital, Soros Fund Management et Paulson & Co pour qu’ils gardent les traces de leurs opérations sur le marché des changes. Les traders des banques d’affaires Goldman Sachs, Merrill Lynch, filiale de Bank of America, et de Barclays se seraient aussi placés contre l’euro.
    Goldman Sach étant un cas à part puisque la banque aurait aidé la Grèce à maquiller ses comptes aux yeux de Bruxelles, a participé aux adjudications de la dette grecque et a joué contre les emprunts grecs. Dans tous les cas, la banque a prélèvé des larges commissions.
    Le procédé des spéculateurs: ils empruntent des obligations grecques à d’autres agents, moyennant une caution (un collatéral) d’un montant beaucoup plus faible. Les titres qui sont acquis, mais qui n’appartiennent pas aux hedge funds sont par la suite vendus sur le marché à un cours élevé. Ils sont ensuite rachetés quelques jours plus tard en espérant que le titre baisse.Grâce à un fort effet de levier, les hedge funds encaissent la plus-value.
    La vente à découvert est dangereuse car elle va plus loin qu’un pari, elle auto-réalise ce pari. Avec une (possible) vente coordonnée et importante des titres d’Etat, les autorités grecques ont été poussées à relever les intérêts des obligations pour continuer à attirer les investisseurs. La hausse des coupons des nouvelles obligations rend moins intéressant le rendement des titres déjà émis dont le cours baisse. La boucle est bouclée.
    Et pour parfaire le raisonnement, les hedge funds auraient aussi acheté des CDS en espérant que le prix de ces assurances grimpe avec la défiance des marchés pour la dette grecque, ce qui leur permet de les revendre plus chers. Les CDS jouent donc le rôle de thermomètre de la spéculation.
    Last but not least, la spéculation n’aurait pu être possible sans la dégradation des finances publiques de la Grèce et le maquillage de ses comptes.
    http://www.e24.fr/finance/article186053.ece/Crise-grecque-euro-qui-sont-les-coupables.html

  5. Chaque Etat européen est lui-même surendetté.
    Chaque Etat européen ne pense qu’à une seule chose : éviter lui-même le défaut de paiement.
    Chaque Etat européen n’a qu’un seul objectif : ne pas faire faillite.
    A partir de là, il est compréhensible que l’Allemagne ne veuille pas prêter un seul euro à la Grèce.
    L’Allemagne pense que la Grèce n’est pas sauvable.
    D

  6. > Dur métier que celui de banquier central
    Et surtout nuisible !
    Vive la banque libre !

  7. La situation de la Grèce s’aggrave sur les marchés financiers.
    En dépit des promesses d’aide du week-end, les marchés financiers ont encore fait monter d’un cran la pression sur la Grèce lundi, le coût du crédit réclamé à Athènes par des investisseurs de plus en plus méfiants s’emballant à nouveau.
    L’écart entre les bons allemands à dix ans, considérés comme une référence, et les bons grecs, ont battu un nouveau record lundi, à 6,32 %. Ce qui signifie que si les autorités grecques cherchent à se financer sur les marchés, elles auraient besoin pour obtenir des prêts d’offrir un taux d’intérêt avoisinant les 10 %. Soit trois fois plus que ce qui est actuellement réclamé à l’Allemagne.
    Et les valeurs grecques ont plongé, l’indice de référence de la bourse d’Athènes perdant 3 % à 1.802,44 points à la mi-journée.
    Le ministre des Finances grec George Papaconstantinou devait rendre compte lundi au parlement du résultat de ses consultations du week-end à Washington avec les dirigeants du FMI et de l’Union européenne sur l’aide réclamée par Athènes pays de la zone euro et au Fonds Monétaire International.
    En Grèce, les syndicats en lutte contre le plan de sauvetage et furieux des nouvelles mesures d’austérité qu’il devrait entraîner, multipliaient les mouvements de grève : lundi, les ferries étaient à quai au Pirée, bloqués par une grève des marins.
    Mardi 27 avril, les salariés des transports publics devaient cesser le travail pour six heures, alors que le principal syndicat de fonctionnaires prévoyait une grande manifestation dans la soirée.
    (Dépêche Associated Press)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/social/20100426.FAP9728/la-situation-de-la-grece-s-aggrave-sur-les-marches-financiers.html

  8. Lundi 26 avril 2010 :
    Les taux grecs à 10 ans ont atteint un nouveau record lundi en dépassant le seuil de 9 %, entraînant dans leur sillage les rendements des autres pays fragiles de la zone euro, le Portugal en tête.
    A 18H00, les taux longs grecs étaient à 9,388 %, contre 8,680 % vendredi soir, après avoir atteint leur plus haut niveau depuis l’entrée du pays dans la zone euro, à 9,401 %.
    Le différentiel avec le Bund allemand à 10 ans qui sert de référence sur le marché s’élevait à 634 points de base, contre 561 vendredi soir.
    Les taux grecs à 2 ans, de leur côté, s’établissaient à 12,96 %, contre 10 % vendredi, signe d’une forte défiance à court terme sur la solvabilité du pays et sa capacité à réduire drastiquement ses déficits.
    Autre signe de défiance : les CDS grecs sont montés au-dessus des 700 points, un niveau record, ce qui fait de la Grèce un pays considéré comme aussi risqué que l’Argentine ou le Venezuela.
    Parallèlement, les rendements des pays périphériques (les moins sûrs de la zone euro) se sont fortement tendus, faisant craindre une contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro.
    Or, plus le coût de la dette de ces pays se renchérit, plus cela freine le rétablissement de leurs finances publiques.
    Les taux à 10 ans du Portugal – la deuxième cible du marché après la Grèce – ont dépassé les 5 %, pour s’établir à 5,197 %, contre 4,958 % vendredi soir. Les taux à 2 ans ont atteint eux 3,639 %, contre 2,937 % vendredi soir.
    En Espagne, les taux à 10 ans étaient à 4,057 %, contre 3,890 % vendredi, et ceux à 2 ans à 1,872 %, contre 1,696 % vendredi soir.
    Enfin, concernant l’Irlande, les taux à 10 ans ont grimpé à 4,907 %, contre 4,777 % vendredi, et les taux courts à 2,994 %, contre 2,344 %.
    http://www.romandie.com/infos/news/201004261830040AWP.asp

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