Iran/nucléaire : larges soupçons autour de l’importation de matériel

iran_china_1.jpgFinalement très proches l’Iran et la France ces temps-ci ? Qui sait, Paris pourrait – enfin ? – se souvenir que Téhéran a largement participé – certes en son temps – au financement du nucléaire français via Eurodif.

Quoi qu’il en soit, le Wall Street Journal a rapporté samedi que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et les agences de renseignement occidentales enquêtaient actuellement au sujet d’une entreprise iranienne, soupçonnée d’avoir importé des valves et des vacuomètres indispensables pour  l’enrichissement d’uranium.

Le monde entier pourrait y être mêlé puisqu’une partie du matériel aurait été fabriquée par une entreprise française, appartenant jusqu’en décembre au conglomérat industriel américain Tyco International. Mine de rien, l’Iran pourrait avoir de nombreux amis dans les coulisses … y compris la Chine.

Le 14 janvier dernier, l’AIEA a reçu un message éléctronique affirmant que du matériel était envoyé illégalement en Iran de manière « prudente et secrète » à travers un intermédiaire représentant une entreprise chinoise de la région de Shanghaï.

La missive précisait que l’entreprise iranienne Javedan Mehr Toos (JMT) avait obtenu les valves par Vikas Kumar Talwar, un intermédiaire représentant l’entreprise chinoise Zhejiang Ouhai Tard, filiale du groupe Jinzhou. L’Iran aurait fait une dizaine de tentatives pour acquérir ce type de matériel au cours de ces deux dernières années, certaines auraient été fructueuses.

Le Wall Street Journal a indiqué pour sa part que le nombre de valves acquises par JMT n’était pas connu, tout comme leur importance au sein du processus d’enrichissement de l’uranium iranien.

Selon des responsables occidentaux cités par le quotidien, JMT achèterait depuis l’an dernier du matériel nucléaire pour le compte d’une entreprise iranienne, Kalaye Electric Co, elle-même impliquée dans le développement et la recherche de centrifugeuses.

Or, Kalaye figure sur la liste de « non-prolifération » établie par le secrétariat américain au Trésor, lequel interdit le commerce avec certaines personnes physiques et morales en vue de prévenir la propagation d’armes nucléaires. JMT et l’entreprise chinoise ne font néanmoins pas partie de la liste.

Un porte-parole du secrétariat au Trésor a refusé quant à lui de confirmer l’information pour ne pas « menacer l’intégrité et l’efficacité » des actions américaines ».

(2 commentaires)

  1. A noter : la presse française ne mentionne pas le nom de la société française fabricatrice des valves, ce que fait la presse canadienne

  2. La presse anglo-saxonne n’y va pas par 4 chemins, pointant du doigt la Chine, l’accusant à demi-mots de permettre à l’Iran de contourner les règles.

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