Union européenne : agence de notation made in BCE ?

Profs-crise-011.jpgTentative de contourner la – trop ? – grande influence des agences de notation, qui plus est anglo-saxonnes ? cela y ressemble …

Selon le quotidien allemand Handelsblatt, les pays de la zone euro examineraient actuellement la possibilité de créer une agence de notation  européenne qui serait placée sous l’égide de la Banque centrale européenne (BCE).

Comme par « hasard’, alors que la Grèce etl’Espagne ont été nettement impactées par les notations de l’agence Standard & Poor’s, la « petite nouvelle » se concentrerait sur l’appréciation de la solvabilité des Etats.

Selon la version « soft » de Handelsblatt – citant des sources proches des ministres des Finances européens – les gouvernements concernés ne souhaitent certes plus dépendre des avis des agences de notation pré-citées … en arguant que ces dernières se seraient complètement trompées dans leurs évaluations concernant Lehman Brothers.

Dans une version beaucoup plus crue … mais plus réaliste, rappelons que la Grèce a pu « souffrir » de la dégradation de sa note opérée par l’agence de notation Standard & Poor’s. Laquelle a d’ores et déjà laissé entendre qu’elle pourrait réitérer l’opération si nécessaire.

L’Espagne, quant à elle, a été également affectée par la dégradation de sa note par Standard & Poor’s.  Fitch lui accordant quelque répit.

Certes, la BCE n’a pas souhaité commenter l’information à l’heure actuelle. Un porte-parole du ministère allemand des Finances a déclaré pour sa part ne pas avoir eu vent d’un tel projet de la part des ministres concernés.

Mais le quotidien allemand reste néanmoins prudent … précisant que la création d’un nouvel organisme pourrait dévaloriser la crédibilité des agences existantes …  et déstabiliser davantage des marchés … qui n’en ont guère besoin dans l’état actuel des choses …

Sources : AFP, Presse Allemande, Reuters

(3 commentaires)

  1. Déficits publics: Fitch met en garde le Royaume-Uni, la France et l’Espagne
    L’agence Fitch a mis en garde mardi le Royaume-Uni, la France et l’Espagne sur la gestion de leurs finances publiques, les appelant à prendre des mesures de réduction des déficits « plus crédibles », au risque de voir leurs notes (AAA) remises en cause.
    « Les pays dotés de notes de crédit élevées doivent faire état de plans de consolidation budgétaire plus crédibles et plus robustes en 2010 pour soutenir la confiance dans la robustesse de leurs finances publiques à moyen terme et dans leurs engagements d’inflation basse et stable », a déclaré l’un des responsables de l’agence.
    « Le Royaume-Uni, l’Espagne et la France en particulier doivent énoncer des programmes plus crédibles cette année, étant donné le rythme de la détérioration des finances publiques et les difficultés auxquelles ils font face dans la stabilisation de la dette publique », a estimé Brian Coulton lors d’une conférence à Londres.
    « Un échec intensifierait la pression » sur le maintien de leurs notes, a-t-il averti.
    Les trois pays affichent pour l’instant chez Fitch un AAA, la meilleure note possible, assorti d’une perspective stable.
    Concernant le Royaume-Uni, M. Coulton a souligné que le profil de crédit s’était fortement détérioré au cours de la crise financière mais qu’il restait à l’intérieur des limites « tolérables » pour lui maintenir sa note.
    La question d’une dégradation de cette note agite cependant les commentateurs depuis qu’en mai dernier, l’agence concurrente Standard & Poor’s a assorti sa propre note AAA d’une perspective négative.
    M. Coulton a noté mardi que le pays avait connu la progression la plus rapide de sa dette publique parmi les pays bénéficiant de cette notation.
    De moins de 40% du Produit intérieur brut (PIB) avant la crise, elle est passée en effet à 56% cette année et devrait culminer, selon le gouvernement, à 78% début 2015.
    L’économiste a par ailleurs jugé que le projet de l’actuel gouvernement travailliste de diviser le déficit public par deux en quatre ans était « trop lent ». Il a rappelé que les perspectives économiques du pays étaient « une source d’inquiétude » et que la croissance « pourrait très clairement » rester basse assez longtemps.
    Alors que des élections législatives vont se dérouler dans quelques semaines, l’étendue du déficit public et le tempo de sa réduction à venir divisent les économistes, certains se rangeant aux côtés du gouvernement qui estime qu’il ne faut pas précipiter des mesures de rigueur, tandis que les conservateurs affichent des projets beaucoup plus actifs.
    Un autre responsable de Fitch, David Riley, avait déjà estimé en novembre que le pays courait plus de risques que d’autres notés AAA de perdre cette note.
    Le Royaume-Uni est sorti de la récession au quatrième trimestre 2009, après six trimestres consécutifs de baisse du PIB. Mardi, le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), a fixé à 25 à 30% la probabilité d’un nouveau plongeon dans la récession.
    http://www.romandie.com/infos/news2/201003091430050AWP.asp

  2. La création d’une agence de notation indépendant peut être un pas dans le bon sens.
    Attention cependant à ce que cette agence reste effectivement indépendante, à la fois des pressions politiques mais également de la façon dont les notations qu’elle va délivrer vont être utilisées.
    Car, ainsi que je le dis dans mon blog (http://echodeleco.over-blog.com/), les grandes agences de notation ont de moins en moins de marges de manoeuvre pour faire évoluer leurs notations, dans la mesure où ces dernières sont utilisées dans tellement de contrats et d’accords (Bâle II méthode standard, collatéral éligible auprès de la BCE, covenants financiers, …), que les changements de notations ont des conséquences immédiates et bien concrètes (en dehors de la modification de la percetion des investisseurs sur le profil de crédit de l’entité) sur les entités dont la notation est ainsi modifiée.

  3. USA: le Sénat vote pour encadrer les agences de notation financières
    Le Sénat américain a approuvé un amendement à la vaste réforme de Wall Street, destiné à mieux encadrer les agences de notation en créant une entité intermédiaire entre elles et les institutions financières afin d’éviter les conflits d’intérêt.
    Proposé par le démocrate Al Franken, cet amendement qui doit encore être confirmé par les deux chambres du Congrès réunies, a été adopté jeudi par 64 voix contre 35.
    Les trois grandes agences de notation –Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch–, qui sont payées par les institutions financières qu’elles sont chargées de noter, ont été accusées d’avoir contribué à la crise financière de 2008 en attribuant notamment des notes élevées à des produits dérivés complexes qui comportaient un risque considérable.
    Il s’agit notamment de titres adossés à des actifs immobiliers à risques, dont la valeur s’est effondrée brutalement lors de la crise du marché immobilier, précipitant la chute d’institutions comme la banque Lehman Brothers.
    Le nouvel intermédiaire, une agence publique qui sera placée sous la supervision du gendarme de la Bourse américain, la SEC, sera chargé de désigner une agence de notation pour évaluer des titres ou d’établissements donnés, afin d’éliminer les conflits d’intérêt.
    « Nous faisons le ménage dans le système malhonnête de Wall Street et le remplaçons par un autre qui récompense l’exactitude au lieu de la fraude », a martelé le sénateur Franken.
    Les membres de l’entité dont le nombre sera déterminé par la SEC seront des représentants des investisseurs insititutionnels, comme des fonds de pension. Au moins l’un d’entre eux sera un responsable d’une agence de notation. Ils seront désignés pour des mandats de quatre ans.
    Le nouvel organisme aura la capacité d’évaluer les performances des agences de notation au moins une fois par an.
    Un autre amendement visant les agences de notations, proposé par le républicain George Le Mieux, a été adopté jeudi par 61 voix contre 38. Il pousse les régulateurs publics tels que la Federal deposit insurance corporation (FDIC) à trouver d’autres moyens que les agences de notation pour évaluer les produits financiers.
    Ces agences, toutes américaines, ont un impact énorme sur les marchés financiers mondiaux.
    Leurs notes sur la capacité d’une entreprise ou d’un Etat à rembourser ses dettes sont des éléments essentiels pour fixer les taux d’intérêt sur les marchés: la décision prise avril avril par Standard and Poor’s de rétrograder la Grèce parmi les émetteurs d’obligations « pourries » avait semé la panique sur les marchés financiers.
    La réforme de Wall Street qui constitue la priorité législative numéro un du président Barack Obama est en cours de débat au Sénat depuis fin avril. Plus d’une trentaine d’amendements ont été examinés à ce jour.
    La majorité démocrate espère parvenir à un vote final au Sénat dans le courant de la semaine prochaine, avant un nouvel examen des deux chambres réunies.
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i9QAPMF3Kg8oeYDF4_UVoZAa7E3w

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