La Banque du Japon résiste à la pression du pouvoir politique

yen.jpgLa tension monte d’un cran entre la direction de la banque du Japon et le parti au pouvoir. Bien que la tension ne devrait pas risquer de se transformer en lutte ouverte comme en Argentine, cet épisode permet à l’instut d’émission japonais de réaffirmer son indépendance face au pouvoir politique.

Officiellement, la banque centrale japonaise, comme l’indique ses statuts, est un organisme indépendant de l’exécutif. Ce point est souvent essentiel pour rassurer les marchés. Toutefois, dans les faits, la BoJ est étroitement sous la tutelle du ministère des Finances.

A l’approche des élections de juillet, le nouveau gouvernement veut donner l’impression aux électeurs qu’il fait cause commune avec la banque centrale. Cependant, des couacs de communication égratignent cette apparente entente. Alors que le gouvernement souhaite que l’institut d’émission prennent de nouvelles mesures pour lutter contre la déflation, le vice gouverneur de la banque centrale, Hirohide Yamaguchi, a affirmé devant une commission parlementaire qu’il est exclu de supprimer le plafond fixé en ce qui concerne les achats d’emprunts publics. L’objectif pour la banque centrale est d’éviter que les marchés n’aient l’impression qu’elle finance directement la dette publique du pays.

Face à ces arguments, le gouvernement a fait la sourde oreille, craignant que le pays ne replonge dans une nouvelle récession à cause de la force du yen et de la baisse des prix, une option dangeureuse en période d’élections.

Afin d’apaiser le gouvernement, les analystes prédisent que la banque centrale pourrait éventuellement étendre son mécanisme de financement des banques. Ce mécanisme a été mis en place le 1er décembre, sous la pression du pouvoir politique.

 

Christopher Dembik, forex.fr

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