Les « malheureux » créanciers du Dubai World réagissent. Selon des informations communiquées par un banquier proche du dossier, ces derniers ont en effet constitué un comité.
Une entrevue avec leur débiteur est programmée la semaine prochaine.
Ce comité est composé de Standard Chartered, HSBC, Lloyds, Royal Bank of Scotland, ainsi que de deux banques des Emirats arabes unis (EAU), Emirates NBD et Abu Dhabi Commercial Bank.
Pour rappel, dans le cadre d’un plan de restructuration, Dubai World a demandé la semaine dernière aux créanciers de deux de ses principales filiales, Nakheel et Limitless, un moratoire sur sa dette. En début de semaine, le conglomérat a détaillé le contenu de ce plan de restructuration susceptible d’affecter 26 milliards de dollars de dettes.
Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que les banques britanniques étaient les plus exposées à la dette de Dubai World. Mais les banques des Emirats devraient être mises sous pression la semaine prochaine pour qu’elles dévoilent leur exposition.
Quoi qu’il en soit, le dossier le plus urgent concerne 3,52 milliards de dollars d’obligations de Nakheel, lesquelles arrivent à échéance le 14 décembre.
Moody’s a d’ailleurs prévenu mardi que de multiples défauts liés à la dette de Dubai World pourraient conduire à une rétrogradation des notations des banques des EAU. Les banques étrangères exposées au conglomérat devraient être quant à elles épargnées.
Prudence tout de même alors que les établissements financiers internationaux pourraient voir leur confiance s’ébranler, ayant initialement prêté de l’argent aux entreprises publiques de l’émirat en présumant qu’elles avaient le soutien des Emirats Arabes Unis, troisième plus grand exportateur mondial de pétrole.
Lundi, Abdoulrahman al Saleh, le directeur général du ministère des Finances, avait déclaré pour sa part à la chaîne de télévision Dubai TV que les créanciers devaient « assumer leur propre part de responsabilité tenant à leur décision de prêter aux entreprises ». Tenant par ailleurs à préciser que Dubai World ne faisait pas partie de l’Etat. Certes, ce dernier est le propriétaire de l’entreprise mais – a-t-il spécifié – « depuis sa création, il est établi que l’entreprise n’est pas garantie par l’Etat ».
Sources : AFP, Reuters