Alors que Total est sur les feux de la rampe judiciaire cette semaine – via la fin du procès de l’Erika et le jugement attendu dans le cadre de la catastrophe AZF – la France et l’Irak sont proches de signer une série d’accords qui dit-on « témoignent de leur volonté de développer leurs relations dans tous les domaines ». Y compris le pétrole ….
De là à ce que le fait d’endosser responsabilités – économiquement et politiquement correctes – contrebalancent l’appui du gouvernement français en vue de l’octroi d’une part du gâteau des fabuleuses ressources d’hydrocarbures d’Irak …
Au premier jour d’une visite d’Etat en France du président irakien Jalal Talabani, Nicolas Sarkozy a ainsi affirmé « combien il souhaitait que le partenariat entre les deux pays soit sans limite ».
Prônant tour à tour une coopération « politique, culturelle, scientifique, technique, commerciale, militaire et stratégique », si l’on en croit une source diplomatique française.
Des propos suivies de la signature d’accords lundi, l’un dans la défense – offrant « une base juridique pour des actions communes dans les domaines militaires, notamment des équipements et des armements », l’autre en matière de coopération culturelle, scientifique et technique.
Un texte permettant l’octroi de garantie de l’assureur Coface sur les crédits court terme pour le financement des exportations des entreprises françaises vers l’Irak devrait être signé dans les prochains jours.
Précisons que plusieurs fleurons français ont conclu récemment des accords en Irak ou sont sur le point d’en finaliser. Il s’agirait des sociétés ADP, Thales, de l’armateur CMA-CGM, de Schneider et de Saint-Gobain.
Concernant Total – une des rares majors pétrolières à ne pas avoir récemment obtenu une licence d’exploittaion en Irak – une source diplomatique française a rélaté que le président Talabani avait exprimé son souhait lundi que la France soit présente dans tous les domaines, « y compris les hydrocarbures. »
Pour rappel, l’Irak possède les troisièmes réserves au monde avec 115 milliards de barils, derrière l’Arabie saoudite et l’Iran. Le pays produit 2,4 mb/j et les revenus pétroliers représentent 85% des recettes de l’Etat. Il exporte environ deux mb/j.
En septembre 2008, le patron de Total, Christophe de Margerie avait affirmé dans un entretien au Figaro, que le groupe pétrolier français discutait avec le gouvernement irakien pour revenir en Irak « de manière durable ». A l’occasion du XIXe Congrès mondial du pétrole, M. de Margerie avait d’ores et déjà indiqué le 1er juillet 2008 qu’il était sur le point de signer un contrat de services en Irak.
C’est dans ce contexte qu’au premier jour de leur visite de trois jours en France en avril dernier, le vice-président irakien et d’autres responsables avaient déclaré souhaiter attirer des investissements français dans le secteur pétrolier de leur pays. « Total a fait montre de sa volonté de travailler en Irak, en particulier dans le développement en amont des champs de gaz et de pétrole« , avait par ailleurs précisé un conseiller gouvernemental et ancien ministre du pétrole, Thamer al-Ghadban.
Ce responsable a par ailleurs confirmé que Total, en partenariat avec la major américaine Chevron, avait été sollicité pour être candidat au développement de l’un des gisements les plus prometteurs du sud de l’Irak, Nahr Bin Oumar.
En août 2007 l’agence Dow Jones, citant des sources proches du dossier, rapportait que les géants pétroliers Total et Chevron avaient signé un accord de services qui devrait leur permettre d’explorer et de développer conjointement l’un des plus grands champs pétrolifères irakiens, celui de Majnoun, une fois qu’une loi sur les hydrocarbures sera adoptée et que la sécurité sur le terrain se sera améliorée.
Pendant ce temps, à Toulouse, les plus éminents chimistes semblent douter de la thèse officielle permettant « d’expliquer » – voire justifier ? – la catastrophe de l’usine AZF, propriété de Grande-Paroisse, filiale de Total. Tandis que d’autres n’hésitent pas à penser que l’Etat ait pu « négocier » avec le groupe, pour que ce dernier endosse le manteau de coupable idéal … et qui plus est « généreux » …. la sentence du tribunal devant être rendue jeudi 19 novembre prochain.
Si les intérêts gouvernementaux s’avèrent forts compréhensibles – la responsabilité supposée de Total permettant d’éviter à l’Etat de puiser dans des caisses déjà vides, s’il s’avérait que la piste volontaire (attentat) soit celle à retenir au final – le pétrolier pourrait être incité à faire preuve de « bonne volonté » en contrepartie du soutien apporté en hauts lieux à ses contrats en Irak.
S’agissant du procès de l’Erika, précisons que les avocats de Total ont demandé la relaxe de leur client, faisant valoir que le groupe pétrolier, en tant que simple affréteur, ne saurait être tenu responsable de la marée noire.
D’autant plus que selon la défense et contrairement à ce qu’affirment les parties civiles, le groupe pétrolier n’aurait donné aucun ordre au capitaine de l’Erika pendant le naufrage. Ce qui fait dire à Me Soulez-Larivière, avocat de Total que l’accusation se base ainsi sur la thèse « rocambolesque » du donneur d’ordres.
Ce dernier mettant en garde contre le « climat » qui entoure le dossier et la « diabolisation » dont serait victime le groupe pétrolier. « Si à chaque fois qu’il y a un accident, on va chercher une poche profonde et un diable disponible, on ne va pas faire beaucoup de progrès« , a-t-il conclu.
Sources : AFP, Reuters, Ouest France, Dow Jones Newswires, France24
Selon Me SOULEZ LARIVIERE, il faut toujours trouver un diable et «comme le diable a quitté les églises avec les fidèles», le diable ce serait TOTAL. TOTAL qui serait victime de sa starisation au moment de l
Qu’est-ce donc que le phénomène de « deep pocket » ?
Deep pocket :
Le syndrome de la « deep pocket »
Les Echos n° 17376 du 15 Avril 1997
In the context of a lawsuit,
the deep pocket is often the target defendant, even when the true (moral) culpability is with another party because the deep pocket has money to pay a verdict.
For example, a lawyer may comment that he or she sued the manufacturer of a product rather than the seller because it is the deep pocket, meaning it has more money than the seller with which to compensate the victim.
A noter :
lecture à l
16 novembre ….
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Irak: le prochain appel d’offres pétrolier sera très « compétitif »
BAGDAD – Le deuxième appel d’offres sur les champs pétroliers irakiens, qui aura lieu les 11 et 12 décembre, sera très attractif et fera l’objet d’une vive compétition, a affirmé lundi le ministre du Pétrole irakien, Hussein Chahristani.
L’appel d’offres « aura lieu comme prévu les 11 et 12 décembre et nous nous attendons à une concurrence et une participation fortes », a indiqué le ministre à l’AFP lors d’une conférence à Bagdad sur la réforme de l’administration irakienne.
L’Irak doit soumettre aux enchères dix contrats d’exploitation de champs pétrolifères et 44 compagnies devraient participer à l’appel d’offres.
Début juillet, l’Irak avait lancé à destination de 31 compagnies pétrolières étrangères une première série d’appels d’offres concernant l’exploitation de cinq champs pétrolifères et de deux champs gaziers.
Trois champs ont déjà été attribués. Le Britannique BP Exploration Operating Company et la société chinoise CNPC ont été retenus pour exploiter Roumaila (sud), le plus grand champ pétrolifère proposé. Ils ont accepté d’être payés 2 dollars par baril et se sont engagées à produire 2,85 millions de barils par jour (mbj) d’ici six ans.
Des accords préliminaires ont été signés avec d’une part le consortium mené par l’Italien ENI et d’autre par avec un cartel conduit par Exxon Mobil.
Le consortium composé d’ENI (40%), de l’Américain Occidental Petroleum Corporation et du Sud-Coréen Korea Gaz Corporation, a accepté la rémunération fixée par l’Irak pour l’exploitation du champ de Zoubair (sud), soit deux dollars par baril extrait dans le cadre de l’augmentation de la production.
Exxon Mobil dirigera un consortium avec la compagnie anglo-néerlandaise Shell pour exploiter le deuxième plus grand champ pétrolier irakien, de Qourna-Ouest 1, aux réserves estimées à 8,5 milliards de barils.
Ce contrat doit permettre de porter la production à 2,325 millions b/j d’ici six ans. La champ produit actuellement 279.000 barils/jour et le consortium sera rémunéré 1,9 dollar par baril supplémentaire (à la production actuelle).
L’Irak souhaite que le groupe Total travaille sur ses champs pétroliers (Talabani)
(AFP) 18 11 2009
PARIS
Total confirme participation appel d’offres pr champs en Irak
PARIS (Dow Jones)–Un porte-parole de Total SA (FP.FR) a confirmé mercredi que le groupe pétrolier français participerait au deuxième tour d’offres portant sur les champs pétroliers de Majnoon et West Quran-2 en Irak.
Le président irakien Jalal Talabani a déclaré mercredi à Paris, devant des représentants du Mouvement des entreprises de France, qu’il souhaitait que Total « travaille sur les champs pétroliers » de son pays.
Jugement jeudi de la catastrophe AZF
mardi 17 novembre 2009 15h30
TOULOUSE, 17 novembre (Reuters) – Le tribunal correctionnel de Toulouse rendra jeudi son jugement dans le dossier de l’explosion de l’usine chimique AZF, en 2001, où sont poursuivis son ancien directeur Serge Biechelin et la société Grande Paroisse, filiale du gorupe Total .
La catastrophe avait fait 31 morts et 20.000 blessés le 21 septembre 2001, détruit 30.000 foyers, provoqué des dégâts matériels estimés à plusieurs milliards d’euros et fait 85.000 sinistrés.
Une peine de 225.000 euros d’amende, le maximum prévu par la loi contre une personne morale pour ces faits « d’homicides et blessures involontaires », a été requise par le parquet contre Grande Paroisse le 24 juin, au terme de six mois d’audience.
Si le tribunal condamne la société, il devrait également lui ordonner de payer d’importantes réparations financières aux quelques 3.090 parties civiles. Total a déjà payé spontanément 1,95 milliard d’euros.
Le groupe Total, jamais poursuivi à l’instruction puisqu’aucun acte matériel de l’affaire ne le concerne directement, a comparu en tant que personne morale à l’audience. Son ancien directeur général Thierry Desmarest, jamais mis en examen, était pourtant aussi sur le banc des prévenus.
Leur statut est ambigu, car le tribunal doit dire dans le jugement s’il accepte la citation directe délivrée contre le groupe pétrolier et son ex-patron par certaines victimes, une procédure qui a mécaniquement entraîné leur comparution. Le parquet n’a demandé aucune condamnation contre eux.
Une peine de trois ans de prison avec sursis et 45.000 euros d’amende a été requise contre Serge Biechelin.
Les prévenus ont tous plaidé la relaxe, estimant que le scénario de l’accident retenu par l’accusation sur la base de rapports d’experts, et qui accuse la société et son dirigeant d’imprudence, n’est pas étayé.
« Le doute persiste et persistera, puisque les magistrats ont fondé leurs réquisitions sur des expériences qui n’ont rien de probant », a dit Me Daniel Soulez-Larivière, avocat de Total, à la presse en juin.
PROC
Après huit mois de débats, le procès d’AZF s’est clos sur une hypothèse chimique non prouvée et la piste d’un attentat peu probable. Faute de preuves le tribunal a prononcé la relaxe.
31 morts et pas de coupable ?
PETIT rappel
quant au proces AZF : relaxe pour Biechlin et Grande Paroisse
quant à Total , je suis en train de lire le jugement de 600 pages …. il est loin d’être tendre pour Total au niveau stratégie d’achat et d’investissements
Mais désolée, ce n’est pas politiquement correct d’en parler sur ce blog
je respecte donc les consignes
Total va sûrement répondre à l’appel d’offres pour le gaz en Irak
PARIS, 22 avr 2010 (AFP)
Total va « sûrement » répondre à des appels d’offres visant à attribuer des champs gaziers en Irak, a déclaré jeudi le directeur général du groupe pétrolier français, Christophe de Margerie.
« On n’a jamais arrêté nos discussions avec les Irakiens », a ajouté M. de Margerie, en marge d’une conférence.
Il est cependant trop tôt à ce stade pour évaluer les parts de marché et les champs n’ont pas encore été rendus public, a précisé M. de Margerie.
Par ailleurs, M. de Margerie a estimé que les prix du pétrole, qui évoluent actuellement dans une fourchette de 80-90 dollars le baril, sont à « des niveaux que nous considérons bons pour le long terme », ces prix permettant notamment la réalisation d’investissements.
Total et l’américain Chevron sont désormais les deux seules « majors » du pétrole à ne pas exploiter de champ pétrolier en Irak, au contraire de Shell, BP et ExxonMobil.
Le groupe français a fait en décembre son retour par la petite porte dans ce pays qui l’a vu naître, avec seulement 25% du champ d’Halfaya (sud) qui sera exploité par le chinois CNPC (50%).
2010 AFP