En début de matinée, le dollar canadien a bondi de près d’un cent et demi face au billet, évoluant à 97,13 cents américains. Le dollar canadien profitaitde l’affaiblissement généralisé du dollar américain et des chiffres de l’emploi meilleurs que prévu au Canada. La baisse du dollar américain sur le marché des changes depuis plusieurs mois a donné des ailes aux valeurs jugées à risque et aux matières premières.
Ainsi, l’or a battu un nouveau record historique sur le marché de Londres en début d’après-midi, permettant au dollar canadien, dont l’évolution est lié au cours de l’once, de prendre du terrain sur le marché des changes.
La devise canadienne, à l’instar de la couronne norvégienne ou du dollar australien, a désormais les faveurs des investisseurs du marché des changes qui l’utilisent dans des stratégies de carry trade au détriment du billet vert. L’affaiblissement du dollar, en raison du déficit qui devrait atteindre cette année près de 10% du PIB, et les taux à 0% pratiqués par la banque centrale américaine sont favorables au carry trade. Le dollar canadien profite de taux plus élevés, tout comme le dollar australien qui a des taux à 3,5% depuis la dernière hausse de la banque de réserve australienne.
Ainsi, même si la faiblesse du billet vert a raison de perturber les pays étrangers, elle représente une aubaine pour les courtiers en devises qui s’en donnent à coeur joie. Les stratégies de carry trade depuis la fin de l’été se sont multipliées sur le billet vert, contribuant un peu plus à son affaiblissement.
Cependant, cet affaiblissement est d’abord la faute des autorités américaines : les discours ne passent plus, les courtiers attendent des actes. A défaut d’actes, ils se replient sur les autres monnaies qui, à leurs yeux, sont plus attractives. Pour l’instant, la banque centrale ne semble pas réellement prête à relever ses taux et, surtout, Washington n’a toujours pas défini de plan claire de réduction des déficits. En l’absence de plan de la sorte, le billet vert continuera à inspirer la méfiance.
Christopher Dembik, forex.fr