Drôle de séance à la bourse de Paris, avec une ouverture sur les 3880, avant une nette dégradation qui enverra le CAC sur sa zone support des 3850, puis sur le support des 3820 qui l’avait soutenu vendredi, avec même une brève cassure qui enverra l’indice jusque sur 3805 (-1.7%) avant un rebond tout aussi rapide que ne l’avait été la chute, renvoyant le CAC dans le vert jusque sur ses plus hauts du tout début de séance, avant un retour à l’équilibre en clôture.
Encore une fois, l’alerte baissière a été très sérieuse, mais les bulls ont une nouvelle fois fait preuve d’une étonnante vigueur alors que se profilait le risque d’un double top sur les 3910. L’occasion de rappeler qu’il est important d’attendre la clôture avant de tirer des conclusions trop définitives. Tout n’était d’ailleurs pas si négatif que cela aujourd’hui, comme indiqué lors de notre point de mi-séance, avec notre trio euro/or/pétrole qui se maintenait autour de l’équilibre, tandis que la configuration des marchés américains restait, à la clôture d’hier soir, toujours haussière. Mais il ne s’agit pas non plus de s’emballer, car nous n’avons pas non plus un signal haussier, et cette séance aura sans doute laissé des traces du côté des bulls.
Quoiqu’il en soit, cela nous donne pour aujourd’hui un doji marteau impressionnant, dont la position tempère sérieusement l’effet, mais qui aura au moins le mérite de renforcer sensiblement la zone des 3820 en tant que zone de support, une zone qui sera étendue entre 3805 et 3820. Mais n’oublions pas le sens premier du doji, qui est l’indécision. Une indécision que l’on retrouve très bien dans la séance du jour, avec une première moitié entièrement acquise aux bears, tandis que les bulls ont pris leur revanche en seconde mi-temps : 1 partout, balle au centre, pourrait-on tenter de dire en cette période de ligue des champions…
Une des autres conclusions du jour est le changement de rôle de la zone des 3850, qui devient plus une zone pivot entre biais baissier et biais haussier TCT. Elle a en tout cas nettement perdu de son pouvoir de support ou résistance.
Pour demain, on prend les mêmes qu’hier soir et on recommence : à la hausse, c’est toujours le gap du 6 octobre 2008 qui retiendra notre attention, entre la résistance des 3913 et celle des 3934. Attention quand même à la Bollinger supérieure qui réduit nettement sa progression. Pour les bulls, il ne faudrait donc plus tarder pour lancer une nouvelle attaque. Juste au dessus de ce fameux gap, nous trouverons la résistance LT bleu clair sur 3940, avant la résistance marron sur 3970.
A la baisse, la zone des 3945/3965 a donc clairement perdu de son influence, mais elle servira toujours de support au moins intermédiaire. En dessous, le doute reprendrait le dessus chez les bulls, et pourrait renvoyer le CAC sur la zone des 3805/3820, renforcée par la MM20. Juste en dessous, les 3790 seront rejoints par le premier support marron, tandis que le second sera un peu plus loin sur les 3750.
Terminons enfin par notre trio euro/or/pétrole, avec une fin de séance marquée par le franchissement des 1.5$ par l’euro. Un niveau qui commence à inquiéter les politiques et va finir par peser sérieusement sur la compétitivité et les résultats de nos entreprises européennes. Voilà qui pourrait nous valoir un retour de la volatilité sur cette paire. C’est d’ailleurs sans doute aussi l’une des raisons du retard que l’on peut noter sur les marchés européens depuis quelques jours vis à vis de leurs homologues américains. Quant à l’once d’or, elle continue sa consolidation plutôt horizontale autour des 1050/1065$, tandis que le baril de brut s’est une nouvelle fois appuyé sur son support des 78.5$ avant de revenir au dessus des 80$.
Des variations donc globalement favorables aux marchés actions, si l’on s’en réfère à leur comportement de ces dernières semaines et derniers mois. Mais attention, car d’un point de vue fondamental, la hausse de l’euro n’est pas une bonne nouvelle pour la plupart des entreprises européennes, la hausse de l’or traduit quant à elle une certaine inquiétude en l’avenir, tandis qu’un baril trop élevé pourrait pénaliser à terme l’économie (même si un dollar faible permet de compenser une bonne partie de la hausse). Méfions-nous donc de la corrélation actuelle qui semble bien huilée, mais n’est pas immuable, d’autant qu’il n’en a pas toujours été ainsi, dans un passé pas si lointain…
Point clôture US : gare au plongeon de fin de séance des indices américains, qui les place dans une configuration bien moins favorable qu’hier soir. Il faut donc s’attendre à une ouverture en repli sensible demain à Paris, pour un nouveau test des plus bas du jour ? Quoiqu’il en soit, cela ne change en rien l’analyse de ce soir, ni les points clés à surveiller, même si ce sont bien sûr plus les niveaux de support qui seront concernés.
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