Alerte au feu pour Cerberus ? Cela y ressemble. Le fonds d’investissement américain doit actuellement faire face à un retrait massif de capitaux de la part de ses clients.
Certes, nous dit-on, le mouvement ne serait pas guidé par une méfiance accrue envers l’établissement mais un besoin pressant de trésorerie de la part des investisseurs.
Précisons toutefois que cette société de capital-investissement, d’une rentabilité « exemplaire » avant la crise a vu son aura diminuer suite à des placements « malencontreux » dans l’automobile, concernant notamment Chrysler et la société de crédit automobile GMAC.
Si l’on en croit le Wall Street Journal, les clients de Cerberus souhaitent ainsi récupérer la bagatelle de plus de 5,5 milliards de dollars. Ce qui correspond à environ 71% des actifs de ces fonds. De quoi bigrement s’inquiéter …
Ces retraits seraient motivés par des pertes massives des investisseurs et « leur propre besoin de numéraire ». On ne demande qu’à croire ….
Le WSJ fait par ailleurs état d’une lettre adressée par le patron et cofondateur de Cerberus, Stephen Feinberg, à ses clients, dans lequel il exprime l’étonnement des dirigeants de l’entreprise face à leurs réactions.
Le journal rappelle par ailleurs que l’activité de fonds spéculatifs représente environ un tiers du total des actifs de Cerberus.
Précisons que ce dernier avait investi 7,4 milliards de dollars en 2007 en vue d’acquérir 80,1% du capital de Chrysler …. lequel a fait faillite au printemps dernier avant de renaître de ses cendres.
S’agissant de GMAC, les affaires ne sont guères réjouissantes. Ses pertes atteignent désormais 3,9 milliards de dollars au deuxième trimestre contre 2,5 milliards un an plus tôt. Raisons principales selon la société : plusieurs provisions liées à la réorganisation de ses activités.
Le groupe américain de service financiers, spécialisé dans le financement automobile et ex filiale de General Motors (GM), renfloué par l’Etat à hauteur de 12,5 milliards de dollars semble ainsi loin d’atteindre le bout du tunnel …
Sources : AFP, La Tribune, E24
Les autorités américaines de régulation bancaire ont fait fermer vendredi 28 août la banque Affinity, dont le siège est en Californie.
Affinity est le 84ème établissement bancaire du pays à se retrouver en liquidation cette année, alors que les difficultés économiques continuent de peser sur le secteur financier.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=968a97a633c7926d04796e0997aa859f
2007 : aux Etats-Unis, 3 banques font faillite.
2008 : 25 banques font faillite.
2009 : 84 banques font faillite (chiffre du 28 août 2009).
il sembleriat que les ricains soit moins con que je ne le pensais. il savent compter …
Saxo Bank n’anticipe pas de retournement violent comme en octobre-novembre 2007 à court terme
Saxo Bank livre, dans une étude intitulée « Nous revoilà en 2007 », sa vision actuelle du marché, de l’économie et de la finance.
L’étude explique : « Quels changements en six mois ! Après les baisses record enregistrées jusqu’en mars, voilà que les indicateurs semblent repasser au vert. Les PIB français et allemand ont même progressé au deuxième trimestre ! Le PIB américain a quant à lui baissé de 1% et s’est stabilisé sur la même période. Le S&P500 a franchi la barre des 1000 points : il est en hausse de 50% depuis mars. Les titres à haut rendement progressent toujours malgré les risques décrits par les agences de notation. Enfin, les marchés prévoient une augmentation de 22% des recettes sur les six prochains mois ».
« Nous travaillons désormais avec les trois hypothèses qui suivent » :
– Hypothèse 1 : « Tout va bien ». Les dépenses gouvernementales nous ont sauvés et continueront à nous sauver jusqu’à ce que les stocks excédentaires soient écoulés, que le marché de l’emploi se stabilise et que la croissance reparte, comme après toutes les récessions historiques. Une forte consommation va revenir et les problèmes macro économiques vont se résorber doucement et sans heurt pendant la décennie à venir.
– Hypothèse 2 : « Les problèmes peuvent être dispersés ». Il est possible de répartir la charge des problèmes sur plusieurs épaules (notamment celles des contribuables) et à différentes échéances (puisque la dette des institutions financières qui ont été sauvées a une échéance plus courte que celle des Etats). Cette hypothèse implique l’idée d’une reprise lente de la croissance et une faible consommation durant la/les prochaine(s) décennie(s). Mais ce scénario sous-entend aussi qu’un effondrement total des marchés a été évité à court terme (i.e. un à deux ans).
– Hypothèse 3 : « Le problème grossit ». Dans ce scénario, les gouvernements ne parviendront pas à financer les énormes déficits budgétaires qu’ils comptent creuser dans les deux années à venir. Le marché obligataire s’effondrera, les taux d’intérêt augmenteront et les garanties données lors du sauvetage du secteur financier et qui ont permis de stabiliser les marchés durant l’automne 2008 ne seront plus crédibles. Alors, le spread des taux interbancaires (TED spread) s’élargira et les échanges entre les banques cesseront à cause d’une prise en compte excessive du risque de contrepartie. Cela voudrait dire que le pire n’est pas encore passé.
« Selon nous, le premier scénario a 10-20% de chances de se produire. Les difficultés macroéconomiques sont bien trop importantes pour que la diminution de la consommation, des revenus et de la croissance ne cesse. Cette crise est sans précédent et ne peut être comparée à celles que nous avons déjà connues », explique l’étude.
« Le deuxième scénario porte une probabilité de 60-80%. Cela veut dire que la flexibilité des économies occidentales va fondre à cause d’une dette grandissante, d’une démographie stagnante et d’une régulation envahissante. Cela aura pour conséquence de réduire la croissance à des niveaux anémiques ».
« Le scénario catastrophe que prévoit la troisième hypothèse a 10-20% de chance de se produire. Néanmoins, il faut voir que cette probabilité est moins élevée que celle que nous avions estimée en début d’année. En fait, nous avons été surpris par la capacité du marché obligataire à absorber les déficits jusque-là », indique Saxo Bank.
« On dit que les niveaux des marchés sont la résultante d’un fort optimisme mais que les fondamentaux doivent s’améliorer significativement pour satisfaire les anticipations de croissance des recettes, du PIB et des salaires. Cela ne veut pas pour autant dire que les marchés ne peuvent monter davantage », explique l’étude. « Après tout, la hausse de 50% sur les principaux marchés a été spectaculaire et les institutions financières anticipent la fin de la récession actuelle ».
Finalement, on devrait atteindre, selon l’étude, un point où les marchés obligataires, actions et CDS ne peuvent prendre en compte davantage d’optimisme. Selon Saxo Bank, ce point n’a pas encore été atteint, mais les 1.014 points ont été une résistance très importante sur le S&P500 (selon le retracement Fibonacci 38.2%), et les 1.121 constitueraient le niveau limite (Fibonacci 50%).
« Même si nous pensons que les marchés peuvent encore monter à court terme, les évolutions récentes semblent ne pas avoir parfaitement intégré les difficultés macroéconomiques persistantes », indique l’étude. « Alors que les ménages se désendettent, les gouvernements prennent le relais et procèdent à des émissions massives sans vraiment se soucier du futur ».
Cela donne le sentiment, selon l’étude, que l’année 2007 se reproduit puisque les marchés ne semblent pas se soucier des problèmes. « Nous devons avertir les investisseurs que ces mêmes marchés risquent d’être fortement déçus par la demande dans les 6-12 prochains mois ».
« Nous n’anticipons pas de retournement violent comme en octobre-novembre 2007 à court terme (à moins que l’hypothèse 3 ne se révèle vraie), mais nous nous attendons à une forte volatilité et à des écarts entre les attentes et la réalité… », conclut l’étude.
http://www.boursier.com/vals/ALL/economie-nous-n-anticipons-pas-de-retournement-violent-comme-en-octobre-novembre-2007-a-court-terme-news-346392.htm