TNK-BP, groupe russo-britannique, pourrait rapidement réaliser une augmentation de capital. C’est en tout cas ce qu’a déclaré jeudi Viktor Vekselberg, un des actionnaires de la holding.
Fin mai, le groupe pétrolier avait annoncé que l’oligarque Mikhaïl Fridman avait été nommé PDG par intérim. Une période transitoire en attendant la nomination d’ici la fin de l’année d’un nouveau dirigeant.
En janvier 2009, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder , déjà connu pour ses relations très intimes avec Vladimir Poutine, avait franchi un nouveau pas en accédant au conseil d’administration du groupe, suite à un accord mettant fin à un conflit entre les actionnaires de cette coentreprise.
Viktor Vekselberg a en effet affirmé qu’une proposition d’augmentation de capital avait été préparée en vue d’être présentée au directoire le 11 juin prochain. Selon des données préliminaires, cette augmentation de capital serait de « 400 millions de dollars ».
Les actionnaires de la société pétrolière, détenue à part égale par BP et un consortium d’hommes d’affaires russes Alfa Access-Renova (AAR) – auquel appartiennent Mikhaïl Fridman et Viktor Vekselberg – ont mis fin en septembre dernier à un long conflit opposant les propriétaires russes et la major britannique.
BP et AAR se sont en effet affrontés une grande partie de l’année 2008 pour le contrôle de la coentreprise. TNK-BP avait dû ainsi faire face à toutes sortes de « tracasseries » judiciaires.
Si la hache de guerre a semble-t-il était enterrée, Robert Dudley en a fait les frais, ce dernier ayant du céder sa place de PDG, « charge » attribuée dans un premier temps à Tim Summers. Selon le communiqué du groupe, M. Summers, qui était auparavant chargé de la gestion opérationnelle de TNK-BP, reprendra désormais ses anciennes fonctions.
Pour rappel, TNK-BP est le troisième producteur de pétrole en Russie, derrière Rosneft et Loukoïl, et représente environ un quart de la production mondiale de BP. Néanmoins, en raison de « conditions économiques difficiles », nous dit-on, le holding pétrolier a annoncé avoir enregistré une chute de 58% de son bénéfice net au premier trimestre en valeur glissante annuelle, son montant s’établissant désormais à 747 millions de dollars. Son chiffre d’affaires a été de son côté divisé par deux, à 6,33 milliards de dollars. Si l’on en croit Tim Summers, cette chute vertigineuse serait consécutive à « la baisse de 53% du prix d’exportation du baril de pétrole russe ».