Accord on ne peut plus stratégique signé entre la Russie et l‘Azerbaïdjan. Les deux protagonistes ont signé lundi à Bakou un accord pour l’achat de gaz azerbaïdjanais.
Privant de ce fait le projet européen de gazoduc Nabucco d’une partie de ses approvisionnements … L’objectif final et l’enjeu de telles négociations ?
Le document a été signé par le patron de Gazprom, Alexeï Miller, et le président de la Compagnie nationale azerbaïdjanaise de pétrole et de gaz Socar, Rovnag Abdoullaïev, en présence des présidents russe Dmitri Medvedev et azerbaïdjanais Ilham Aliev.
Après la cérémonie de signature, Alexeï Miller a précisé que dans une première étape, la Russie achèterait en 2010 un volume limité de gaz azéri (500 millions de mètres cubes), mais que ses achats augmenteraient progressivement en volumes.
Cet approvisionnement devrait être assuré par la première phase du projet Chakh Deniz ou Shah Deniz, conduite par les compagnies BP et StatoilHydro.
L’Azerbaïdjan a parallèlement promis à la Russie de lui accorder la priorité en matière de livraisons de gaz de ce gisement que convoite également l’Europe occidentale. « Nous avons convenu que Gazprom figurerait au nombre des acheteurs potentiels du gaz provenant de la deuxième tranche du gisement Shah Deniz et qu’à conditions égales la priorité serait accordée à Gazprom », a expliqué M.Miller.
Ceci signifie que si d’autres acheteurs du gaz de la deuxième tranche du gisement veulent remporter le contrat face à Gazprom, ils devront proposer à l’Azerbaïdjan des conditions plus intéressantes sur le plan financier, a ajouté le PDG de Gazprom.
Découvert en 1999, le champ de Shah Deniz, d’une superficie d’environ 860 km2, est situé à 70 km des côtes de l’Azerbaïdjan en mer Caspienne, une des régions les plus riches en gaz du globe. Ses réserves constituent 1.200 milliards de m3 de gaz. La production gazière y a commencé en décembre 2006.
Vendredi, M. Miller avait d’ores et déjà indiqué à Moscou que « Gazprom pourrait acheter du gaz azerbaïdjanais dès le 1er janvier 2010 ».
Les compagnies russes et azerbaïdjanaises avaient signé fin mars un protocole d’accord destiné à permettre au groupe russe d’acheter à son voisin du gaz à compter de l’année prochaine.
L’Union européenne espère toujours pouvoir conclure un accord avec Bakou pour assurer l’approvisionnement du gazoduc Nabucco, dont l’un des objectifs majeurs est de permettre de contourner la Russie en vue d’acheminer directement le gaz d’Asie centrale en Europe.
Or, la deuxième phase d’exploitation du champ de Chakh Deniz, dont le coût est estimé autour de 10 milliards de dollars (7,1 milliards d’euros), est considérée comme la principale source potentielle d’approvisionnement de Nabucco.
Sources : AFP, Reuters, Ria Novosti
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