Renault ? une valeur spéculative selon S&P

Cette noouvelle notation reflète l’opinion de S&P selon laquelle la demande automobile devrait rester très mauvaise en Europe en 2010. Arguments invoqués : la faiblesse de la conjoncture et les incitations financières adoptées par plusieurs pays européens en 2009. Sous-entendu : d’éventuels bons chiffres en terme de résultats (éléments en tout état de cause fort relatifs) ne seraient dûs essentiellement qu’aux aides de l’Etat, de type prime à la casse, sorte d’arbre cachant la forêt de mauvais indices.

Or, comme le sussurre d’ores et déjà Renault, un tel phénomène est de nature à pénaliser la rentabilité du groupe. La vente de Twingo et de Clio Campus gonflant certes les indicateurs de ventes … mais pas les indicateurs de résultats …

A la mi-juin, lors d’une audition mercredi à l’Assemblée nationale, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, s’est montré favorable à une suppression progressive de la prime à la casse  dans les pays qui l’ont mise en place. Rappelons que sur l’ensemble des ventes du groupe de décembre, entre 45 et 60% concernaient les seules Twingo.

S’exprimant devant la commission des Affaires économiques, Carlos Ghosn a par ailleurs estimé que la fin de la prime à la casse pourrait « un peu contrebalancer » la reprise économique. Pour le PDG de Renault, « dans tous les cas, cette sortie devrait se faire de la manière la plus lisse possible », les industriels devant « aider les gouvernements à trouver les meilleures solutions ».

Si Standard and Poor’s considère à l’heure actuelle que la firme au losange devrait normalement faire face à ses engagements, elle estime néanmoins que le groupe présente désormais des caractéristiques spéculatives. Ce jugement concerne aussi bien la dette à long terme du constructeur, que celle à court terme, dont la note a été abaissée de « A3 » à « B ».

Sources : AFP, LCI, BFM