Nigeria : un oléoduc d’Agip attaque par le Mend

AgipNigeria1969 Elémént de nature à faire grimper le cours de pétrole et inquiéter le groupe pétrolier français Total …

Le principal groupe armé au Nigeria, le Mend, a annoncé vendredi avoir détruit un important oléoduc acheminant du brut jusqu’à un terminal d’exportation de la compagnie pétrolière italienne Agip.

Au début du mois de juin, le Mend a de nouveau rejeté une offre d’amnistie du président nigérian Umaru Yar’Adua, donnant au contraire un ultimatum aux employés du secteur pétrolier  pour quitter la région.

Le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger déclare ainsi dans un communiqué que l’oléoduc a été détruit « dans la crique de Nembe dans l’Etat de Bayelsa vendredi 19 juin 2009, vers environ 03H00 » locales.

Les violences dans cette région clé pour le Nigeria, qui en tire plus de 90% de ses devises, ont fait chuter la production de brut nigérian d’environ un tiers depuis 2006. Sa production s’élève à environ 1,8 million de barils par jour actuellement contre environ 2,6 millions de b/j alors.

C’est dans ce contexte, qu’il y a quelques semaines à peine, en visite au Nigeria, le Premier ministre français François Fillon avait assuré que la France était prête à « assister » l’armée nigériane pour sécuriser la région pétrolière du delta du Niger, en proie actuellement à un regain de violence

« Nous sommes prêts », « à assister le Nigeria, en fonction de ses besoins et de ses demandes , a déclaré François Fillon à Abuja, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec le dirigeant du pays, Umaru Yar’Adua.

François Fillon a tenu néanmoins à préciser qu’il n’était « pas question que les forces françaises interviennent en tant que tel », insistant sur le périmètre associé à tout soutien éventuel. A savoir « une coopération entre deux forces armées de deux pays », un « échange d’expérience », et le cas échéant « la mise à disposition de moyens ».

Christophe de Margerie, DG de Total et membre de la délégation française à Abuja, avait alors affirmé pour sa part que le Nigeria avait a un « potentiel énorme » pour les entreprises françaises. Il a cependant déploré qu’il y avait dans le pays le plus peuplé d’Afrique (140 millions d’habitants), « des gros problèmes de sécurité » qui touchent « autant les expatriés que les Nigérians ». En retour, Umaru Yar’Adua a assuré à la délégation française que le Nigéria était un lieu sûr pour les investissements malgré les tensions qui subsistent dans la région du delta du Niger.

Le Nigeria, un pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), représente 15% de la production de Total en Afrique.  Le groupe français compte de nombreuses installations dans le delta du Niger , tout comme Shell, Chevron ou encore ExxonMobil.