Où l’on reparle du pétrole de la mer Caspienne et des formidables ressources énergétiques kazakhes.
Le groupe pétrolier américain ConocoPhillips a annoncé le lancement d’un projet d’exploration et de développement au Kazakhstan. Ses partenaires : lle groupe pétrolier national KazMunayGas (KMG) et le fonds d’investissement de l’émirat d’Abou Dhabi Mubadala.
Les trois parties ont signé un accord pour l’exploration et le développement conjoints du bloc de Nursultan, dit « N Block », situé en mer Caspienne à 30 kilomètres au large des côtes kazakhes.
Ce site, réparti sur environ 8.100 kilomètres carrés, représente « un potentiel prospectif élevé en termes d’or noir et de gaz naturel selon le gouvernement du Kazakhstan », a indiqué ConocoPhillips dans un communiqué.
KMG aura un intérêt de 51% dans ce bloc, les 49% restants devant être partagés entre ConocoPhillips et Mubadala, a précisé le groupe américain. Le projet sera géré par une société kazakhe, détenue par les parties prenantes au pro rata de leurs participations respectives.
Cette annonce intervient alors qu’au début du mois, le Kazakhstan a annoncé un audit de tous les accords signés par ses sociétés d’Etat, à commencer par le secteur pétrolier. Des mesures consécutives à un énorme scandale autour de la vente des mines d’uranium de cette république d’Asie centrale.
Le Fonds Samrouk-Kazyna, au sein duquel sont regroupées les entreprises publiques kazakhes, a annoncé cette décision après que les services de sécurité kazakhs (KNB) ont accusé l’ex-patron de la société nucléaire Kazatomprom, Moukhtar Djakichev, de s’être approprié 60% des mines d’uranium du pays, une opération qui pourrait concerner des dizaines de milliards de dollars.
Le monopole kazakh des hydrocarbures, Kazmunaïgaz a été placé au premier rang des sociétés visées par l’audit, alors que l’entreprise a de nombreux contrats avec des majors pétrolières telles que Eni (Italie), Total (France) et Chevron (USA).
Sources : AFP, ConocoPhillips
Accord de 825 millions d’euros entre Berlin et Téhéran
Le géant pétrochimique Basell Polyolefine a signé ce qui pourrait être le plus gros contrat de l’année entre une compagnie européenne et iranienne. Le groupe allemand doit livrer la technologie nécessaire à la construction de trois usines, impliquant du matériel plastique et synthétique.
Le site de l’agence de presse iranienne Fars a indiqué que le contrat s’élevait à 825 millions d’euros.
Demandé si l’affaire avait été approuvée par le ministre allemand de l’Economie, Waldermar Oldenburger, on « suppose » qu’il y a eu un feu vert, répond un porte-parole de Basell Polyolefine. Cependant, Oldenburger indique que « les licences de technologie nécessaires à la production de matériel synthétique ne dépendent pas du ministère de l’Economie. »
Le transfert de denrées à double-usage, pouvant être utilisées à fins militaires et civiles, tombent sous la tutelle des sanctions actuelles imposées à l’Iran. La décision de Basell de fournir de la technologie chimique à la République islamique pourrait violer les sanctions de l’ONU et de l’UE ainsi que la réglementation commerciale allemande, si toutefois le matériel pouvait être utilisé à des fins militaires.
Jonathan Weckerle, un porte-parole de l’organisation Stop the Bomb – ayant pour but de mettre un terme au programme nucléaire iranien – a fait savoir dans un communiqué que « le contrat survenant juste avant les présidentielles iraniennes est un cadeau pour le président Mahmoud Ahmadinejad. Le régime iranien est encouragé par de tels accords à continuer ses violations des droits de l’Homme, son programme nucléaire et ses menaces de destruction envers Israël. L’Allemagne sape le travail de pression internationale et les bases des négociations américano-iraniennes. »