Visualisation de la théorie du découplage

MSEMF-SPX La théorie du découplage, c’est une idée toute simple qui consiste à dire que les économies émergentes vont à terme se désolidariser des économies développées (comprendre « occidentales »). Elle a été très à la mode dans les medias pendant la période décembre 2008/janvier 2009 lorsque les hurluberlus comme Marc Touati et J.-P. Gaillard se relayaient à la TV pour convaincre le pékin moyen qu’il fallait acheter le marché « parce que les fonds souverains chinois allaient nous renflouer » (et aussi que la BCE devait baisser ses taux). Après la correction de février-mars 2009, bizarrement, on n’a plus jamais entendu parler de ces gens-là (l’amnésie des animateurs TV est parfois une chose bien utile), mais arrivés à ce point du rebond boursier, je crois que ça vaut le coup de regarder un peu sérieusement ce qu’il en est du « découplage ». En gros, on pourrait re-définir ce concept de découplage par « séparer les futurs gagnants des actuels perdants » (un peu comme la destruction créatrice). En bourse, on a principalement 2 candidats pour le découplage: les technos et les émergents. Ci-dessus, vous voyez le comportement du ratio entre l’indice Morgan Stanley Emerging Markets et le S&P 500: l’interprétation est limpide, on observe un ample mouvement de capitaux vers les émergents, interrompu par la forte correction de septembre/novembre 2008. Mais la pente du ratio est clairement haussière.

NDX-SPX Le mouvement vers les émergents comporte une part de risque accru par le fait que ces pays sont parfois encore loin d’etre des démocraties d’alternance stables et respectant les règles du jeu admises en Occident comme le droit du travail et les restrictions environnementales (en fait, meme l’Italie via la Camorra et le retraitement des déchets pourrait d’une certaine façon tomber dans cette catégorie). Les technos US ne comportent pas un tel risque, et sont souvent moins exposées que leurs consoeurs blue chips à la restriction du crédit bancaire. encore, on obtient un lent mouvement ascendant lorsqu’on regarde le ratio du Nasdaq 100 et du S&P 500, avec toutefois une oscillation trimestrielle assez régulière. En se basant sur le comportement précédemment observé de ce ratio, on ne devrait pas tarder à avoir une correction généralisée sur les marchés actions. Gageons que le ratio NDX/SPX descendra jusqu’à 1.36 environ cette fois-ci.

MSEMF-NDX Encore plus frappant est la comparaison entre les 2 « indices du futur »: ci-contre, le ratio entre les émergents et le NDX 100. On observe une évolution oscillante de moyenne pratiquement constante, comme si les capitaux tournaient entre ces 2 indices alternativement. Cela peut éventuellement suggérer un principe non-trivial de gestion active pour « l’après-correction boursière »: en se basant sur ce comportement oscillant, acheter et vendre alternativement les Emergents et le Nasdaq 100 en essayant au mieux de suivre ces vagues de hausse et de baisse du ratio. Une telle stratégie, en cas de réussite, garantirait une surperformance par rapport à ces 2 indices, qui eux-memes surperforment le S&P 500.

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