La France serait-elle prête à « aider » militairement le Nigeria en vue d’assurer le bon déroulement de précieux contrats du géant pétrolier Total dans ce riche pays pétrolifère ? Cela y ressemble …
Alors que le Premier ministre français François Fillon a assuré vendredi que la France était prête à « assister » l’armée nigériane pour sécuriser la région pétrolière du delta du Niger, en proie actuellement à un regain de violence, Christophe de Margerie, DG de Total et membre de la délégation française à Abuja, a affirmé pour sa part que le Nigeria avait a un « potentiel énorme » pour les entreprises françaises.
« Nous sommes prêts », « à assister le Nigeria, en fonction de ses besoins et de ses demandes« , a déclaré François Fillon à Abuja, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec le dirigeant du pays, Umaru Yar’Adua. L’assistance pourrait porter sur plusieurs volets : la formation d’unités nigérianes, le partage d’expérience sur l’interception en haute mer et de la lutte contre la piraterie.
François Fillon a tenu néanmoins à préciser qu’il n’était « pas question que les forces françaises interviennent en tant que tel« , insistant sur le périmètre associé à tout soutien éventuel. A savoir « une coopération entre deux forces armées de deux pays », un « échange d’expérience », et le cas échéant « la mise à disposition de moyens ».
A l’occasion de la visite au Nigeria de François Fillon, plusieurs accords ont été signés, dont un « mémorandum » en matière de défense et de coopération maritime.
« Le potentiel du Nigeria est énorme. Rendez-vous compte, c’est deux fois la France et deux fois son nombre d’habitants. Il y a de la place pour les Français ici, pas seulement dans le BTP mais aussi dans l’agriculture », a déclaré pour sa part M. de Margerie à la presse.
Il a cependant déploré qu’il y avait dans le pays le plus peuplé d’Afrique (140 millions d’habitants), « des gros problèmes de sécurité » qui touchent « autant les expatriés que les Nigérians ». En retour, Umaru Yar’Adua a assuré à la délégation française que le Nigéria était un lieu sûr pour les investissements malgré les tensions qui subsistent dans la région du delta du Niger.
Le dirigeant de Total est arrivé dans la capitale fédérale nigériane en milieu de journée dans le cadre d’une visite de deux jours du chef du gouvernement français.
Le Nigeria, un pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), représente 15% de la production de Total en Afrique. Le groupe français compte de nombreuses installations dans le delta du Niger (sud), tout comme Shell, Chevron ou encore ExxonMobil.
Rappelons par ailleurs que Total a publié des résultats en baisse au 1er trimestre 2009 en raison du recul des cours du brut. La compagnie pétrolière a également fait état d’une baisse de sa production d’hydrocarbures au 1er trimestre, due en majeure partie à une réduction de la production des pays de l’Opep … et des arrêts de production au Nigeria.
Total avait parallèlement souligné qu’il bénéficierait au cours des prochains mois de la montée en puissance d’Akpo, au Nigeria et du démarrage de quatre autres grands projets.
En mars dernier, Total Upstream Nigeria Limited (TUPNI), filiale de Total avait ainsi annoncé avoir démarré la production du champ d`Akpo situé en mer profonde en avance sur les prévisions. Les réserves prouvées et probables d`Akpo sont estimées à 620 millions de barils de condensats et plus de 1 tera pieds cubes (tpc) de gaz ; ce projet est l`un des plus grands jamais réalisé en offshore profond et sera le plus important mis en production en 2009.
La production devrait atteindre son plateau d`environ 175 000 barils de condensats et 320 millions de pieds cubes de gaz par jour au cours de l`été 2009.
Les volumes de gaz issus d`Akpo, envoyés vers la plateforme d`Amenam renforceront la capacité de Total à approvisionner le marché local nigérian et l`usine de liquéfaction de NLNG.
TUPNI détient une participation de 24 % aux côtés de ses partenaires sur le bloc OML 130, à savoir NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation), Sapetro (South Atlantic Petroleum), compagnie nigériane, CNOOC compagnie chinoise et Petrobras, compagnie brésilienne.
Sources : AFP, Reuters, Total
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