Bon ou mauvais signe ? Chantage de dernier recours ? Désormais Thomas Enders, le président d’Airbus se fâche tout net. Raison de son ire ? le très arlésien projet de l’avion de transport militaire A400M.
Alors que le programme semble être de plus en plus sur la sellette, le patron de l’avionneur tente de mettre les Européens face à leurs – éventuelles ? – responsabilités en laissant entendre que les futures décisions des gouvernements des pays concernés quant à d’éventuelles annulations de commandes équivaudraient à une mise en péril pure et simple du projet … et des dizaines de milliers d’emplois associés.
Pour rappel, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont menacé de faire machine arrière sur leurs intentions d’achats, face aux difficultés de mise en oeuvre de l’appareil.
Détournant tout de même quelque peu le problème, Tom Enders renvoie la balle à ses clients/partenaires, jugeant que l’emploi et l’investissement devraient être leur priorité et non les problèmes de délais de livraison.
S’exprimant dans le cadre d’une interview au quotidien espagnol ABC, le président d’Airbus s’interroge ainsi : « est-ce que les restrictions budgétaires vont mettre en péril le programme qui nécessite encore des investissements ? » . Selon lui cela « revient à demander si l’Europe est prête à abandonner l’A400M et quelles sont les alternatives ».
Jolie pirouette tout de même que celle dessinée par Tom Enders, lequel tente d’associer les « menaces » de ces partenaires européens à d’uniques considérations financières …. alors qu’il n’échappe désormais à personne que le problème primordial … demeure des sérieures difficultés techniques de msie en oeuvre, côte constructeur.
Selon le président d’Airbus, 40.000 emplois en Europe sont directement concernés par le projet, dont 15.000 en Espagne. Ce qui – à ses yeux – justifierait de « ne peut pas considérer cet avion seulement comme un produit ».
Alors que le vol inaugural de l’appareil, initialement prévu pour janvier 2008, a été reporté à plusieurs reprises, Safran, l’un des motoristes du consortium, a déclaré jeudi que les tests sur le moteur du nouvel appareil se déroulaient conformément à ses attentes. Rappelons tout de même que pour réaliser ces tests, Safran monte ses moteurs sur des Hercules C-130.
Quoiqu’il en soit, plusieurs vols s’avèrent encore nécessaires pour achever ces examens, aucune date précise n’ayant pu être avancée.
Sources : Reuters, AFP
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EADS / A400M : il est facile pour les Etats clients de retourner leur veste maintenant que le projet subit de lourds retards. mais le retard du programme est causé en grande partie par le développement de nouveaux moteurs et par le calendrier serré imposé en plus haut lieu sous le règne de J.Chirac…En dépit de toutes considérations industrielles. Ou quand les logiques politiques interfèrent négativement dans un projet industriel.
De source proche du dossier à Toulouse, certains affirment qu’un des pbs est egalement lié au fait que l’avion n’est pas destine uniquement au domaine militaire
d’ou la difficulté de repondre aux critères commerciaux ET mimitaires