Le yuan ne serait pas manipulé mais seulement sous-évalué

Yuan-g Lors de son entrée en fonction, le président américain Barack Obama, accompagné de son nouveau secrétaire au Trésor, Tim Geithner, avait décidé de frapper fort sur le plan monétaire en dénonçant la manipulation par la Chine du cours de sa devise.

Depuis, la donne a changé. En effet, la crise a remis au devant de la scène la Chine en tant que principal acteur mondial et, bien que la Chine ne se fasse pas le porte parole des pays émergents, laissant volontiers ce rôle au Brésil, Pékin a trouvé de nombreux moyens de pressions sur les Etats-Unis et sur le dollar.

Etant le premier détenteur de bons du Trésor américain, devant le Japon, la Chine détient ainsi un fort moyen de pression. En effet, un changement de stratégie de la banque centrale chinoise pourrait avoir un impact dommageable sur le taux de change du dollar, envoyant un mauvais signal aux investisseurs.

Porte voix du camp des pays souhaitant mettre fin à l’hégémonie du dollar sur le plan international, favorable à l’introduction d’une nouvelle monnaie de référence international, la Chine a désormais montré ses armes, rompant avec une diplomatie jusque là plutôt discrète.

Les moyens de pression de la Chine sur les Etats-Unis ont certainement joué dans le changement de discours récent du Trésor américain. En effet, celui ci ne condamne plus les manipulations du yuan par Pékin mais souligne seulement, dans la droite ligne des administrations précédentes, que le yuan est sous-évalué. Le changement terminologique a un impact intéressant et a certainement pour ambition d’apaiser les Chinois qui n’hésitent désormais plus à braver les Etats-Unis dans un domaine où ils n’étaient jusque là pas contester ouvertement.

Christopher Dembik, forex.fr