Réfléchissons sur une idée de Marc Dagher

J’ai lu quelque chose de très stimulant ce matin sous la plume de M.Dagher qui travaille pour les publications Agora parfois décriées, mais que je suis souvent avec intéret. Toutefois, son article n’étant pas d’une clarté lumineuse, je vous propose de le développer ici, sans prétendre nullement à revendiquer l’originalité de l’idée. Cette idée consiste à chercher un point bas de la baisse boursière actuelle en représentant le CAC 40 sur la période 1990/2009 (voir ci-contre) et en le décomposant suivant les préceptes elliottistes (décidemment, ca revient à fond à la mode!). Un argument qui va dans ce sens est que cette période correspond à la généralisation d’un modèle de gestion bancaire ou les dettes étaient systématiquement mises « hors bilan » via la titrisation et les mathématiques financières probabilistes. Notons aussi que cette modélisation probabiliste commence à etre remise en cause.

Alors, que signifie ce graphique: simple, une fois qu’on y a pensé! Ces nouveaux modes de gestion bancaires ont permis un afflux de liquidités à la fois dans la consommation domestique et dans les outils de production, qu’ils soient dans le monde développé ou en développement. Ils ont aussi permis un développement massif de l’endettement aux US et dans l’UE. Cet endettement était absorbé par ce que l’on appelait pas encore les « actifs toxiques » achetés par un petit peu tout le monde aux 4 coins de la planète. Au bout du compte, les bénéfices étaient massivement investis à Wall Street, qui tirait ensuite les bourses occidentales vers le haut (les émergentes ensuite) comme l’explique très bien Emmanuel Todd dans le chapitre 4 de « Après l’Empire« . Des manipulations auxiliaires comme la sous-évaluation notoire du yen qui a permis le « coup de la décennie », à savoir le carry-trade yen/dollar ont rajouté à la puissance du mouvement.

L’idée de Dagher est donc de mettre en perspective le mouvement descendant actuel comme la dernière étape de cette grande structure elliottiste. A savoir l’onde correctrice C, qui doit monter moins haut que la A, et descendre plus bas. Dans cet ordre d’idée, on devrait donc atterrir avec le CAC sous les 2300 points … et peut-etre bien devoir y rester un bon moment avant de faire repartir un autre mouvement de grande ampleur, alimenté probablement par un nouveau cycle de Kondratieff.