L’Opep va -t-elle décider d’une nouvelle baisse de production ? Telle est la question qui taraude les esprits des investisseurs alors que les membres du cartel se réunissent dimanche pour en discuter.
Si l’Algérie, et l’Irak ont d’ores et déjà laissé entendre qu’ils plaideraient en faveur d’une réduction, la Libye a annoncé qu’elle ne s’y opposerait pas.
Dès son arrivé à Vienne samedi, le ministre algérien du pétrole et des mines, Chakib Khelil, a souligné qu’il souhaitait une baisse de la production de pays membres de l’Opep. Tout en affirmant vouloir veiller à un plus grand respect des quotas de production, Chakib Khelil estime par ailleurs que le marché a d’ores et déjà intégré une réduction de l’offre.
Position similaire du côté irakien, même si le pays est jusqu’à présent exclu du système des quotas. « L’Opep produit plus de pétrole que le marché ne peut en absorber« , a ainsi déclaré à son arrivée à Vienne le ministre irakien du pétrole, Hussein Chahristani, tout en préconisant une baisse de la production.
« D’après ce que nous voyons, il n’y a pas de consommateurs pour les niveaux actuels de production« , a estimé le ministre. La solution irakienne ? « la position de l’Irak est que si nous ne pouvons pas vendre notre production actuelle, nous devons envisager d’autres réductions » de l’offre, a déclaré le ministre.
Samedi par le chef de la délégation nigériane, le ministre du pétrole, Rilwanu Lukman a estimé à son tour qu’il y avait « beaucoup de pétrole sur le marché ». Laissant par ailleurs entendre que son pays souhaitait une remontée des cours.
Le chef de la compagnie nationale libyenne de pétrole, Chokri Ghanem, a affirmé pour sa part que la Libye n’était pas hostile à une baisse de la production du cartel. « Toutes les options sont ouvertes. Si les pays membres décident une baisse de la production, nous ne sommes pas contre », a indiqué M. Ghanem.
Appelant par ailleurs les membres de l’Opep à respecter les quotas décidés à la réunion d’Oran, en Algérie, fin 2008.
Alors que l’Opep s’est fixé comme objectif d’obtenir un prix du baril à 75 dollars, le cours n’évolue à l’heure actuelle qu’autour de 44 dollars. Deux solutions s’offrent donc au cartel, l’une n’empêchant pas l’autre : réduire une nouvelle fois son offre et/ou appeler ses membres à respecter plus strictement leurs précédents engagements à produire moins. Selon Chokri Ghanem, ces engagements n’auraient été respectés qu’à 80%, alors que l’Opep s’est engagée à retirer 4,2 millions de barils par jour fin 2008, par rapport à son niveau de production de septembre.
Les pays non membres du cartel pourraient être une nouvelle fois pointée du doigt, le ministre libyen estimant pour sa part que « pour arriver à l’équilibre du marché, des pays non membres du cartel, notamment la Russie, doivent décider eux aussi des baisses de leur production ».
Le marché n’est « pas encore » équilibré, a déclaré pour sa part le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, chef de file du cartel, à son arrivée à Vienne. Il a plaidé en faveur d’un respect « aussi élevé que possible » des quotas de production, mais n’a pas dit clairement ce que Ryad allait proposer.
Le Qatari Abdallah ben Hamad al-Attiyah a souligné qu’un « respect des quotas représenterait une baisse indirecte » de la production de brut, ajoutant qu’il ne proposerait pas de nouvelle baisse « avant d’avoir vérifié le degré de respect des engagements précédents ». « Nous allons oeuvrer pour respecter à 100% » les baisses de production auxquelles « nous nous sommes engagés », avait déclaré la veille le Vénézuélien Rafael Ramirez.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Equateur et l’Angola
On voit bien la cacophonie récurrente au sein de l’OPEP incapable de discipliner ses membres par le respect de ses résolutions et incapable de maitriser le prix de sa production comme toute entreprise. La seule manière d’aboutir à mettre fin à ces fluctuations erratiques qui sont en grande partie manipulées par des spéculateurs et de fixer une prix du baril qui serait à l’avantage des producteurs que des consommateurs.