L’interview accordé ce week-end à l’agence Reuters par le conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a parfaitement illustré le dilemme auquel est confronté la Banque Centrale Européenne.
Alors qu’il n’a jamais été un fervent supporter de l’action de la Banque Centrale Européenne, Henri Guaino a salué son action depuis le début de la crise économique et financière, soulignant qu’elle a parfaitement bien agi, notamment en abaissant son principal taux directeur à 1,5%, soit un plus bas depuis le lancement de la monnaie unique.
Bien que la BCE refuse pour l’instant de prendre des mesures non conventionnelles, telles que des rachats d’actifs, à l’instar de ce que font la Réserve Fédérale, la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon, à terme, d’après Henri Guaino, Francfort n’a pas le choix.
En effet, il lui faudra injecter de l’argent directement dans l’économie. Cependant, l’écueil à éviter a trait à une poussée incontrôlée de l’inflation dès que la monnaie commence à circuler normalement. A n’en pas douter, Jean Claude Trichet sera attentif à un tel risque qui a poussé les investisseurs à vendre tout au long de la semaine dernière des dollars sur le marché des changes, en raison de la politique jugée inflationniste de la Fed.
Cependant, si la Banque Centrale Européenne cède également aux mesures d’assouplissement quantitatif, un équilibre pourrait s’instaurer entre l’euro et le dollar sur le marché des changes, équilibre jugé aux alentours de 1,30 dollar d’après les analystes.
Entre temps, le dollar pourrait profiter en début de semaine de l’annonce attendu du Trésor au sujet des actifs toxiques des banques. Si la prestation de Tim Geithner est jugée assez convaincante par les acteurs du marché des changes, il est probable que le dollar s’affiche en hausse face aux autres monnaies.
Christopher Dembik, forex.fr