La Corée du Nord a annoncé dimanche la mise en état d’alerte de ses forces armées et la suspension de tout contact militaire avec la Corée du Sud.
Ces mesures font suite à l’annonce de manoeuvres conjointes entre Usa et Corée du Sud, lesquelles seraient perçues à Pyongyang comme un « prélude de guerre sans précédent par le nombre des forces d’agression impliquées et par sa durée ».
« Dans cette situation grave, tous les soldats de l’Armée populaire de Corée (APC) doivent rester dans un état d’alerte maximal« , a déclaré le commandement suprême de l’APC dans un communiqué. « Le commandement suprême de l’armée de Corée du Nord a donné l’ordre à toutes ses forces de se tenir totalement prêtes à combattre« , poursuit le texte. « Il s’agit d’une mesure juste d’autodéfense pour protéger la souveraineté et la dignité de la nation ».
Un responsable de l’état-major des forces armées nord-coréennes a par ailleurs annoncé un « renforcement du contrôle militaire » en mer Jaune et en mer du Japon en prévision des exercices.
Les Etats-Unis ont mobilisé 26.000 soldats et un porte-avions pour des manoeuvres baptisés Key Resolve / Foal Eagle qui se dérouleront à partir du 9 mars dans tout le territoire sud-coréen. Programmés jusqu’au 20 mars, ces exercices doivent permettre de tester la capacité de défense des forces sud-coréennes et américaines.
Mais ces manoeuvres sont considérées par Pyongyang comme une « provocation militaire extrêmement aventureuse et dangereuse« , constituant « une menace militaire déguisée« , a estimé l’agence de presse nord-coréenne KCNA. L’armée populaire de Corée « procédera à des représailles sans merci, si des intrusions sont opérées dans son ciel, sur son sol ou dans ses eaux territoriales, ne serait-ce que d’un centimètre », poursuit l’agence.
La Corée du Nord a également averti qu’elle réagirait contre toute tentative d’intercepter le satellite qu’elle prévoit de lancer et qu’un conflit militaire pourrait en résulter le cas échéant.
« Nous réagirons à toute action visant à intercepter notre satellite destiné à un usage pacifique en contre-attaquant rapidement par les moyens militaires les plus puissants« , a déclaré un porte-parole de l’état-major de l’armée nord-coréenne. Les représailles, a-t-il poursuivi, pourraient viser « non seulement les moyens d’interception mis en oeuvre, mais aussi les places-fortes des agresseurs américains et japonais et leurs marionnettes sud-coréennes, qui complotent pour l’intercepter« .
Néanmoins, certains analystes pencheraient plutôt pour une manoeuvre du régime de Pyongyang en vue de faire pression sur le nouveau président américain, Barack Obama. Ils notent également que ces tensions renouvelées se produisent dans une période d’intenses spéculations autour de la santé du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, qui aurait été victime d’un accident de santé en août dernier.
Sources : Ria Novosti, Le Monde, AFP, Reuters