En dépit d’un rebond inattendu de la monnaie unique européenne, les analystes sont très pessimistes pour les mois à venir. En effet, d’après la plupart des analystes, l’euro n’a quasiment aucune chance de réchapper à une nouvelle rechute à son point bas de novembre dernier, c’est à dire aux alentours de 1,23 dollar. Les analystes chartistes de RBS sont encore plus pessimistes puisqu’ils s’attendent à ce que la monnaie unique européenne perde d’ici à juin près de 10% supplémentaires, refluant ainsi à 1,14 dollar, soit son plus bas niveau depuis près de cinq ans face à la devise américaine.
En effet, l’exposition des banques européennes aux déboires des pays d’Europe de l’Est inquiète de plus en plus les investisseurs sachant que près de 1500 milliards d’euros sont engagés dans les Peco. Les pays les plus concernés sont l’Autriche, l’Allemagne et l’Italie qui ont chacun engagé près de 220 milliards d’euros. La France s’en tire légèrement mieux avec seulement 155 milliards d’euros engagés dans cette région.
Avec l’intensification de la crise à l’Est, qui est assimilée par certains économistes à la crise économique asiatique, l’euro devrait subir une courbe descendante durant plusieurs semaines voire mois, notamment face au dollar. La livre sterling pourrait éventuellement tirer son épingle du jeu en raison de la faiblesse de la monnaie unique européenne et de la faible exposition du Royaume-Uni aux déboires des pays de l’Est.
Face à l’euro, le dollar montre une santé éclatante, en dépit d’une baisse de 1,8% de la production industrielle et une chute de 17% en janvier des mises en chantier. Le statut de valeur refuge du dollar et la confiance dans la détermination de la nouvelle administration américaine à sortir les Etats-Unis de l’ornière jouent fortement en faveur de la devise américaine sur le marché des changes.
Christopher Dembik, forex.fr