Russie/Ukraine : çà ne gaze plus !

Moscou vient désormais de mettre ses menaces à exécution ! La Russie a annoncé jeudi l’arrêt des livraisons de gaz à l’Ukraine.

Alors que Kiev dit s’être acquittée de la majeure partie de sa dette, le géant gazier russe Gazprom estime en effet que les négociations ont échoué.

Les compagnies gazières des deux pays tentent toutefois de rassurer l’Europe qui avait d’ores et déjà été transie d’effroi pour les mêmes raisons lors du passage de l’année 2005 à 2006. Quoiqu’il en soit, l’enjeu du « différent » pourrait être beaucoup plus vaste qu’il n’y parait, le Kremlin tentant par tous les moyens de ramener à lui les brebis égarées de l’ex-Union soviétique …. et d’une future Russie Unie ?

Selon un porte-parole de Gazprom, les livraisons de gaz ont été entièrement arrêtées à 10H00″ (07H00 GMT). Le représentant de la compagnie russe a néanmoins assuré que les livraisons à l’Union européenne, dont 80% transitent par l’Ukraine, étaient maintenues. « Le transit vers l’Europe continue avec un volume de 300 millions de mètres cubes par jour », a-t-il ainsi ajouté.

Gazprom avait préalablement averti prévenu que le gaz à destination des consommateurs d’Ukraine serait coupé jeudi à 07H00 GMT si un contrat de livraison n’est pas signé le 31 décembre. Le groupe russe réclame le paiement de plus de 2 milliards de dollars avant de parapher un nouvel accord. « S’il n’y pas d’accord avant 00H00 le 1er janvier, alors à 10H00 du matin (07H00 GMT) le 1er janvier Gazprom ne disposera d’aucune base juridique pour livrer du gaz » à l’Ukraine, avait ainsi déclaré le PDG du gazier russe, Alexeï Miller.

Selon la partie russe, le société ukrainienne Naftogaz devrait 805,8 millions de dollars pour les livraisons gazières de novembre, 862,3 millions pour celles de décembre et 450 millions de pénalités de retard de paiement.

Mais Naftogaz a annoncé qu’elle ne verserait plus aucune somme à Gazprom cette année, jugeant que celle de 1,5 milliard de dollars réglée la veille était suffisante, dans l’attente d’un « arbitrage » sur le montant des pénalités.

La société énergétique ukrainienne Naftogaz avait de son côté indiqué plus tôt jeudi que les livraisons du gaz russe vers l’Ukraine avaient été réduites tout en assurant que le transit de cet hydrocarbure par son territoire vers l’Europe était maintenu. « Je confirme que la tension dans nos gazoducs a baissé », a ainsi déclaré le porte-parole de Naftogaz Valentin Zemlianski. « Nous respectons nos engagements concernant le transit du gaz vers l’Europe. Aucun prélèvement n’a lieu », a-t-il assuré.

Pour rappel, la Russie fournit environ un quart du gaz consommé en Union européenne et compte pour 40% des importations de l’UE. Toutefois l’Ukraine ainsi que les pays de l’Union européenne affirment avoir pris les devants. Ils auraient ainsi constitué des réserves suffisantes pour passer l’hiver. Bluff ou réalité ? L’avenir nous le dira … L’enjeu médiatique étant de rassurer les populations tout en laissant entendre à la Russie, que le chantage ne « prendra » pas ….

La Commission européenne a néanmoins appelé mercredi la Russie et l’Ukraine à trouver « une solution négociée » au conflit. A l »aube de l' »année nouvelle, l’Ukraine avait annoncé avoir remis une note à l’ambassade russe à Kiev appelant Moscou à « reprendre immédiatement » les négociations, avec cette fois la participation de représentants de ladite Commission.

Selon le groupe russe, Naftogaz doit 805,8 millions de dollars pour les livraisons gazières de novembre, 862,3 millions pour celles de décembre et 450 millions de pénalités de retard de paiement. Mais Naftogaz avait annoncé mercredi qu’elle ne verserait plus aucune somme à Gazprom en 2008, jugeant que celle de 1,5 milliard de dollars réglée la veille était suffisante, dans l’attente d’un « arbitrage » sur le montant des pénalités.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a par ailleurs indiqué que Gazprom avait proposé un tarif de 250 dollars pour 1.000 mètres cubes de gaz, contre 179,5 dollars en 2008. L’Ukraine a rejeté cette offre, qui reste pourtant inférieure au prix du marché, estimant que si le coût du gaz augmentait, alors il fallait aussi réévaluer à la hausse le tarif de transit gazier par l’Ukraine.

Où la boucle est bouclée. reste à savoir quelle « barbichette » résistera le plus ….

« La proposition de la partie russe est inacceptable. Ce prix est clairement exagéré si l’on maintient le tarif » du transit actuel, a déclaré le représentant de la présidence ukrainienne pour la sécurité énergétique, Bodgan Sokolovski.

Sources : AFP, Ria Novosti

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