Le gouvernement ivoirien a maintenu le prix de vente du kilogramme de café à 525 francs CFA (0,80 euro), a annoncé mercredi le président du comité de gestion de la filière, Gilbert Anoh N’Guessan.
Pour rappel, le pays est le septième producteur mondial de cette importante matière première, elle aussi quelque peu chahutée par les effets collatéraux de la crise financière.
« Le gouvernement ivoirien a tenu à maintenir le prix indicatif bord champ au même niveau que celui de la campagne précédente à 525 FCFA », a ainsi déclaré M. Anoh N’Guessan lors d’une conférence de presse.
Raison invoquée pour ce faire : un impact important de la crise sur la Côte d’Ivoire, café et cacao s’échangeant en dollars ou en livres sterling.
De plus, si l’on en croit ses propos, contrairement au cacao pour lequel la Côte d’Ivoire détermine indirectement le niveau du cours en raison de sa première place en terme de pays producteur, en ce qui concerne le café, le pays serait tributaire de la loi du marché, dictée par les pays tels que le Brésil et le Vietnam.
Anoh N’Guessan a également affirmé que la Côte d’Ivoire « a enregistré une baisse continue de sa production jusqu’à atteindre 80.000 tonnes au cours de la campagne 2007/2008 » au lieu de « 380.000 tonnes de café cerise en 2000 ».
Selon un document stratégique de réduction de la pauvreté (DSPR), la Côte d’Ivoire se serait considérablement appauvrie en vingt ans de crises sociopolitiques, tant et si « bien » qu’un Ivoirien sur deux en est réduit à vivre avec moins d’un euro par jour.
La pauvreté aurait ainsi progressé d' »une moyenne de 2,7 points par an » de 1985 à 1995, en raison de la « conjecture économique défavorable caractérisée par la détérioration des termes de l’échange et la chute des matières premières agricoles » comme le cacao et le café, essentielles à l’économie du pays.
Dopés par les achats de fonds spéculatifs en début d’année, les prix de l’arabica avaient certes atteint 2815 dollars la tonne en mars, établissant ainsi un record historique.
Néanmoins, l’heure n’est plus à l’euphorie. Les cours du café ont ainsi évolué dans une étroite fourchette de prix la semaine dernière, la récession économique dans les pays industrialisés impactant fortement la demande.
Sur le Liffe, le robusta pour livraison en mars valait 1788 dollars vers 15H00 GMT vendredi contre 1818 dollars la tonne deux semaines plus tôt à 15H00.
Sur le NYBoT américain, l’arabica pour livraison en mars valait 110,70 cents contre 110,70 cents la livre vendredi 19 décembre.
Source : AFP, AWP