Sarkozy prêt à des alliances étrangères pour le Fonds stratégique d’investissement

Houseshare Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi que le Fonds stratégique d’investissement français est prêt à « avoir des alliances avec d’autres fonds souverains » étrangers.

Le Chef de l’Etat a par ailleurs annoncé lors d’une visite dans le Loir et Cher que ce dernier, destiné à soutenir les entreprises stratégiques pendant la crise, allait être doté de 20 milliards d’euros.

Rappelons que le 24 octobre dernier, le gouvernement français avait démenti que le fonds souverain français dont la création avait été annoncée la veille par Nicolas Sarkozy serait doté d’une centaine de milliards d’euros, ajoutant qu’aucun chiffre précis n’était fixé.

« Dans ce fonds souverain à la française, on est prêt à avoir des alliances avec des fonds souverains européens ou même étrangers, à partir du moment où c’est transparent, où on connaît et que ça fait effet de levier pour développer encore l’investissement« , a déclaré le chef de l’Etat, prenant par ailleurs quelques légèretés avec la langue de Molière. Vous noterez également au passage l’intéret que le Président porte aux valeurs de transparence … les scoops n’étant pas forcément là ou l’on croit…

Pour rappel, les fonds souverains d’ores et déjà existants ont été créés par des gouvernements de pays qui disposent d’un excès d’épargne, du fait d’importantes ressources pétrolières (comme au Moyen-Orient, en Russie ou en Norvège), d’excédents budgétaires (Singapour) ou de réserves de change des banques centrales (Chine). Ces fonds gèrent des actifs considérables, dont le montant total est difficile à évaluer, les Etats étant très peu versatiles sur le sujet …

Selon le FMI, la valeur de leurs actifs s’élèverait entre 1.900 et 2.800 milliards de dollars. Pour la Cnuced, ces actifs seraient d’environ 5.000 milliards de dollars.

Le fonds public français est quant à lui destiné à aider les entreprises en difficulté. Il bénéficiera des ressources propres de la Caisse des dépôts, le bras financier de l’Etat, qui sera chargé de le gérer, mais aussi d’apports publics ou privés.

« Ce que les producteurs de pétrole font, ce que les Chinois font, ce que les Russes font, il n’y a pas de raison pour que la France ne le fasse pas au service d’une politique industrielle digne de ce nom », avait déclaré le président français lors de sa création.

« Il ne s’agira pas de soutenir des entreprises à fonds perdus, mais de stabiliser le capital d’entreprises qui ont un avenir, qui disposent de savoir-faire et de technologies clés et qui pourraient être des proies tentantes pour des prédateurs qui voudraient profiter d’une sous-évaluation boursière momentanée », avait-il expliqué.

Fin octobre, le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez avait estimé que l’Etat devrait pouvoir mobiliser « grosso modo, une centaine de milliards d’euros » pour ce fonds avant que ses services démentent cette information.

Selon une déclaration de François Fillon faite à cette date, il s’agit « d’un instrument de dissuasion » qui « permet de faire savoir à tout le monde que l’Etat dispose de moyens pour intervenir dans des situations qui seraient des situations de danger pour l’appareil industriel français ».

Le gouvernement français avait parallèlement démenti que le fonds souverain français serait doté d’une centaine de milliards d’euros, ajoutant qu’aucun chiffre précis n’était fixé.

« Il n’y a aujourd’hui aucune décision de prise en ce qui concerne le montant de sa dotation », avait alors déclaré le chef du gouvernement lors d’un déplacement à Evreux. « C’est très prématuré d’évoquer un chiffre pour ce fonds souverain pour une raison très simple, c’est que ce fonds sera doté en fonction des besoins de l’économie française », avait-t-il ajouté.

« Je démens le chiffre de 100 milliards d’euros qui traînait », avait de son côté estimé la ministre des Finances Christine Lagarde lors d’une conférence de presse à Paris.

Selon l’annonce fait ce jour par Nicolas Sarkozy, le Fonds stratégique d’investissement français, sera doté de 20 milliards d’euros,. « Nous souhaitons faire de la crise une opportunité pour le développement », a-t-il ainsi déclaré à l’usine Daher de Saint-Julien de Chedon. « Puisque les banques sont frileuses et n’investissent pas, nous on financera », a-t-il ajouté, précisant qu’il engageait une « politique pragmatique ».

Le Chef de l’Etat a également

(3 commentaires)

  1. A noter que l’aéronautique est la première cible du Fonds français. L’investissement de 85 millions d’euros dans Daher ne doit pas faire oublier que le Fonds doit permettre le financement de technologies de rupture (cible : souvent de petites PME)et soutenir la création de grosses PME (génératrice de bcp d’emplois). Donc, Avec 6 milliards de liquidités, le Fonds doit éviter de se perdre dans des projets de grands comptes car les ressources manqueront vite…

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