Dassault : discussion avec Alcatel pour l’achat de 20,8 % de Thales

Sarkozy_dassault_bouygues_lagardere Dassault Aviation est entré en discussion exclusive avec Alcatel-Lucent pour le rachat de sa part de 20,8% dans Thales pour un montant de 1,56 milliard d’euros.

Après moult épisodes et atermoiements, c’est désormais officiel puisqu’ annoncé mardi par les deux groupes dans un communiqué. Mais l’enjeu de l’opération pourrait être encore plus important qu’il n’y paraît …

Dassault et Alcatel-Lucent sont « entrés en discussion exclusive jusqu’au 15 décembre 2008 en vue de l’acquisition par le premier de la totalité de la participation de 20,8% détenue par le second dans la société Thales au prix de 38 euros par action », selon le communiqué.

Dassault Aviation va convoquer un comité central d’entreprise et un conseil d’administration et déposera à l’Autorité des marchés financiers « une demande de non-lieu à offre publique obligatoire », ajoute par ailleurs le texte.

Pour Alcatel-Lucent, malmené en Bourse et qui vient d’enregistrer son septième trimestre consécutif de perte nette, cette vente devrait permettre un apport de liquidités appréciable.

La direction du groupe d’électronique Thales a annoncé pour sa part mardi qu’elle apportait son « total soutien et concours » à la possible cession de 20,8% de son capital par Alcatel-Lucent à Dassault, après l’annonce fait par les deux groupes.

« Le management de Thales et son président Denis Ranque apportent leur total soutien et concours aux parties prenantes dans la phase de finalisation de la transaction, jusqu’à la conclusion, dans l’intérêt du groupe et de l’ensemble de ses actionnaires« , a ainsi déclaré un porte-parole de Thales. « Le prix annoncé de 38 euros par action pour la transaction reflète la solidité des fondamentaux du groupe indépendamment des fluctuations instantanées du marché« , a-t-il poursuivi.

Le 30 octobre, Alcatel-Lucent avait pour la première fois confirmé examiner une « éventuelle cession » de sa participation dans le groupe d’électronique français Thales.

Déjà, à la mi-octobre, Dassault Aviation avait annoncé convoiter ce bloc de titres « s’il s’avérait disponible à la vente », considéré comme un actif stratégique dans la restructuration potentielle du paysage industriel de la défense français. Selon le site du Nouvel Observateur, le groupe français comptait alors acquérir cette participation au prix du marché, soit 1,2 milliard d’euros.

Cette déclaration avait quelque peu surpris les analystes du secteur, et ce d’autant plus que le 28 août dernier, le PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, avait, au contraire, déclaré « être déterminé à sortir de Thales ». « Actuellement nous avons 5%. On optimise le placement. Ce n’est pas le moment idéal pour revendre Thales aujourd’hui », avait-il affirmé lors d’une conférence de presse sur ses résultats semestriels.

Le groupe européen EADS avait également fait une offre début octobre pour racheter cette participation, la valorisant à 1,81 milliard d’euros, selon une source proche du dossier. Selon le Nouvel Observateur, M. Gallois aurait fait une offre, sous condition de l’acceptation par son conseil d’administration. Mais l’Etat français et le groupe de médias Largardère auraient opposé leur véto.

Toujours selon le Nouvel Observateur, courant octobreLouis Gallois, patron du groupe européen EADS, aurait envoyé une lettre à Charles Edelstenne, au PDG de Dassault Aviation – dont son groupe détient 46% – lui reprochant d’avoir rendu public son intérêt pour le français Thales sans convoquer de conseil d’administration.

Les rumeurs concernant une éventuelle cession de la part de plus de 20% d’Alcatel dans Thales « initialisées » notamment par un article du Financial Times de mai 2008, avaient été relancées par l’annonce fin juillet du départ de Serge Tchuruk et de Patricia Russo à la tête d’Alcatel. Les spéculations concernant un possible rachat par Dassault et EADS avaient alors repris de la vigueur. Mais toujours selon le FT, l

(7 commentaires)

  1. Dassault, Thalès, EADS. Les appétits sont aiguisés sur ce dossier. Pas sur que seuls les intérêts français et allemands jouent dans cette affaire. Et vous vous avancez un peu dans le dernier paragraphe : pas certains qu’il y ait autant de vases communicants…

  2. Article richement documenté comme d’habitude, cela nous permet de saisir les enjeux.
    PS : j’aime bien la première photo, elle résume tout

  3. « vous vous avancez un peu dans le dernier paragraphe  » …. ce n’est pas moi … c’est tout de même le Financial Times, rien que cela

  4. @Abdel
     » j’aime bien la première photo, elle résume tout
     » : oui, j’ai été même étonnée en la remettant au gout du jour à quel point elle était prémonitoire !
    Hallucinant quelque part !
    au fait est-ce que vous avez cliquer sur le lien fait avec le nom Dassault …. interessant aussi

  5. Franco-German carve-up of Europe’s industrial spoils
    By Paul Betts
    lundi mai 19 2008 13:45
    French presidents like to make their mark with a grand project.
    One of General de Gaulle’s proudest achievements was launching (with the British) the now-defunct Concorde supersonic airliner. François Mitterrand constructed the Louvre pyramid and Jacques Chirac brought his passion for ethnic art to life with the Musée Branly.
    Nicolas Sarkozy has yet to reveal his grand project, but that does not mean he is not drawing up blueprints behind the scenes. True to his interventionist approach, the current president has an even grander scheme in mind to make France the undisputed European champion of nuclear energy.
    To achieve his ends, however, will require industrial engineering on a scale not seen since nationalisation under the first Mitterrand presidency in the early 1980s.
    The pragmatic Mr Sarkozy seems prepared to cut a deal with the Germans that would mean France giving up to Germany its long-held ambition of leading the European aerospace industry. In return, Germany must be willing to surrender its own ambitions in the energy sector to the French.
    **********
    In practice, this means handing over leadership of EADS to the Germans and the withdrawal of Siemens (NYSE:SI) from France’s Areva nuclear group.
    ******************************
    It is only an idea being bandied about in the highest circles, but serious enough to be worrying the French aerospace community. In effect, the plan could go like this.
    The troubled Alcatel (NYSE:ALA) -Lucent telecoms equipment group sheds its 21 per cent stake in Thales, the French defence electronics company, to EADS.
    This would help balance the EADS industrial portfolio, which is still too reliant on Airbus. Meanwhile, Dassault Aviation would regain its freedom from EADS by buying back the 46 per cent stake held by the Franco-German group.
    EADS – where the need to maintain an equal balance between French and German influence has been a source of permanent friction – would then come firmly under German control.
    In turn, this would satisfy Berlin’s long cherished desire to re-establish Germany as a leading aerospace nation.
    The price for obtaining leadership of the European aerospace industry will be lifting the German obstacles to Mr Sarkozy’s grand nuclear plan.
    In particular, Siemens would have to pull out of Areva, clearing the way for a merger between Areva and Alstom – the French heavy engineering group and builder of power turbines that was rescued by Mr Sarkozy’s vigorous intervention when he was finance minister a few years ago.
    Mr Sarkozy believes this would anchor French leadership in the nuclear industry and in the booming energy sector in a lasting and more profound way.
    The sad thing about this proposed Franco-German split is that it eloquently shows that cross-border industrial co-operation between the countries does not work.
    Moreover, the real expertise in aviation lies far more on the French than the German side.
    Under the circumstances, it seems only fair to ask whether such a division of industrial spoils is really in Europe’s broader interests in the longer term.
    Lofty backers
    Stéphane Courbit, the French whiz-kid television producer who introduced the Big Brother reality TV programme to France as Loft Story, has persuaded an impressive if somewhat unusual trio of investors to back his latest venture. The Agnelli family holding IFIL, the Italian publisher De Agostini, and Bernard Arnault, the French luxury goods tycoon, are stumping up

  6. @Elisabeth
    J’avais trouvé le lien excellent. Notre président suit les traces de Gérard Schröder qui est élu président de la North-European Gas Pipeline Company, entreprise chargée de superviser la gestion et la construction d’un gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne en passant par la mer Baltique un an après son départ de la chancellerie.
    Mais contrairement à l

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