Boeing : reprise du travail après 57 jours de grève

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Les dirigeants et fournisseurs de Boeing peuvent pousser un ouf de soulagement : les ouvriers mécaniciens du constructeur aéronautique américain ont voté à une large majorité la reprise du travail, a annoncé samedi leur syndicat IAM.

Ils mettent ainsi fin à une grève qui paralysait les installations depuis 57 jours.

Les ouvriers du constructeur aéronautique américain, en désaccord avec la direction sur leur convention collective, étaient en grève depuis le 6 septembre dernier. Offrant une issue à leur mouvement, les membres du syndicat ont désormais ratifié à 74% la nouvelle convention d’entreprise, d’une durée de quatre ans.

La reprise du travail interviendra dès dimanche soir pour les équipes de nuit. Les autres équipes retrouveront le chemin des ateliers lundi.

L’accord trouvé sous l’égide d’un médiateur fédéral porte sur la sécurité de l’emploi, les salaires, les avantages sociaux et le recours aux sous-traitants. Il devait être ratifié à une majorité simple par les 27.000 ouvriers mécaniciens de Boeing syndiqués à l’IAM.

Le projet initial soumis aux salariés prévoyait notamment une revalorisation des salaires et des primes d’un montant total de 34.000 dollars supplémentaires sur trois ans.  L’avionneur espérait que sa proposition, une hausse de salaires de 11% et des primes de 2.500 dollars (1.704 euros) sur trois ans éviterait ce mouvement.

La couverture médicale des syndiqués de l’IAM restera inchangé jusqu’en 2012, a tenu à préciser le syndicat dans son texte. Sous la pression de l’IAM, Boeing a en effet renoncé à supprimer la couverture médicale, en cas de retraite anticipée, des employés embauchés après le 1er janvier 2010.

« Notre syndicat a réussi à apporter ce que peu d’Américains ont: la sécurité de l’emploi et des avantages sociaux de qualité pour les prochaines quatre années », s’est félicité le président de la branche locale du syndicat, Tom Wroblewski, cité dans le communiqué. Pour lui, le résultat final du bras de fer avec la direction a permis des « améliorations notables » par rapport aux propositions initiales de la direction de l’avionneur.

Pour un autre responsables de l’IAM, Mark Blondin, la nouvelle convention permet de « protéger la prochaine génération d’emplois dans l’aéropatial ».

Début octobre, Boeing avait annoncé avoir livré 84 appareils commerciaux au troisième trimestre. Un chiffre nettement inférieur aux volumes habituels, une trentaine d’avions manquant à l’appel, en raison de la grève qui paralysait nombre de ses usines depuis le 6 septembre.

A la mi-septembre, Norman Jordan, PDG de l’équipementier français Labinal (groupe Safran), spécialiste des câblages, avait déclaré quant à lui que la grève chez Boeing avait a un « fort impact » négatif sur le groupe qu’il dirige. Quatre usines du groupe, en Amérique du nord et au Maroc ont vu leur activité affectée, Labinal constituant un important fournisseur de Boeing pour son long-courrier 787 « Dreamliner.

Il s’était alors toutefois refusé à communiquer sur le coût que cet arrêt de travail pourrait avoir pour son groupe, arguant qu’il ne savait pas combien de temps le mouvement pouvait durer.

La branche équipements aéronautiques de Safran génèrera 25% de son chiffre d’affaires auprès de l’avionneur américain Boeing, contre 10% actuellement, quand la production du long-courrier 787 atteindra son rythme de croisière, avait par ailleurs indiqué en avril 2007 son directeur général adjoint Yves Leclère.

Sources : AFP, CHALLENGES, Easybourse

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Un commentaire

  1. Il faut souligner le succès de IAM dans son bras de fer avec la direction de Boeing. Quant à la chute de la production d’avions, Boeing est malheuresement un habitué des oscillations : cette fois, la grêve aura eu raison du calendrier de livraison 2008. Mais boeing souffre toujours de la morphologie spéciale de sa supply chain. D’où les retards sur le 787

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